samedi 24 mai 2014

La méditation de pleine conscience pour réduire le stress, diminuer les angoisses et les pensées négatives

A force d'écumer les forums et de nombreux sites pour trouver des solutions à mes problèmes, j'ai découvert la méditation de pleine conscience. Selon des études scientifiques, ce type de méditation est bénéfique pour les gens angoissés, stressés qui ruminent souvent et qui ont de nombreuses pensées négatives. 
 
Mais, qu'est-ce que la médiation de pleine conscience? 

C'est tout simplement vivre l'instant présent, écouter ses sensations corporelles, sa respiration, et accueillir ses émotions et ses pensées telles qu'elles sont sans les juger.       

Dis comme ça, cela semble simple, voire enfantin, mais il est plus difficile qu'il n'y paraît. En effet, être dans l'instant présent demande mine de rien, des efforts et de la concentration. 
Ainsi, lorsque vous conduisez, vous ne pensez pas à votre conduite, mais à votre liste de courses, à ce que vous devez faire, à la feuille d'impôts qu'il va falloir envoyer. Bref, vous n'êtes pas dans l'instant présent. On ne l'est que très peu au final. 
Nous pensons sans arrêt à tout et à rien, surtout à rien d'ailleurs. 
D'autres, comme moi, pensent à leurs pensées et au fait qu'ils pensent. Hum hum, là ça devient complexe. Mais le résultat est le même : on n'est pas dans l'instant présent. 

Afin de creuser un peu plus cette piste intéressante qui pourrait peut-être m'aider et me faire du bien, j'ai décidé d'approfondir mes connaissances sur le sujet. Pour cela, j'ai essayé de me documenter et de lire un peu.

Il y a tout d'abord les écrits de Christophe André, un psychiatre qui fait de la TCC, qui en parle régulièrement (dans ses livres, sur son blog, sur des sites...).
Vous trouverez d'ailleurs un fichier pdf (en tapant dans google "méditation de pleine conscience") dans lequel il définit très bien la méditation de pleine conscience, ses bienfaits, et comment y parvenir. 
Il y a également des vidéos sur youtube dans lesquelles il en parle avec des exercices concrets et, un livre que je n'ai pas lu : Méditer jour après jour, 25 leçons pour vivre en pleine conscience. 

Ensuite, j'ai lu ces 3 livres : 

- La méditation de pleine conscience pour les nuls, préfacée par Christophe André. Le livre explique bien les différentes composantes de la pleine conscience, il fournit des exercices concrets qui sont bien expliqués et progressifs. Il y a également un CD qui est avec. Il est vraiment bien conçu et utile si on veut être guidé.

- Eckhart Tolle, Le pouvoir du moment présent. Le livre est intéressant, il évoque des choses essentielles qui doivent trouver un écho en chacun d'entre nous. C'est un sorte de guide d'éveil spirituel.

- Thich Nhat Hanh, Le miracle de la pleine conscience. Un joli livre qui fait réfléchir et qui donne les clés de la méditation de pleine conscience. Il est très plaisant et utile. Vraiment.

Depuis ces lectures, j'essaie de pratiquer la méditation de pleine conscience afin d'être dans l'instant présent au lieu d'être au fin fond de mes pensées. Parfois j'y arrive, parfois c'est plus difficile de décrocher. 

J'ai parlé de mes lectures à la psy et elle m'a dit qu'elle trouvait cette approche bénéfique et intéressante, mais qu'elle n'était pas formée à cela. 

Elle m'a donc proposée d'intégrer un groupe de MBCT dans une clinique. Plusieurs de ses patients y ont participé et en ont été très contents.
Je suis ravie pour ma part d'intégrer ce programme car cela peut, je pense, me donner d'autres clés vers la guérison. Cela ne peut que m'aider à gérer mes pensées et mes angoisses, et surtout à profiter de l'instant présent et de la vie!

Je commence le programme dans une semaine (il y a 4 heures par semaine réparties sur 2 jours). J'essaierai de vous raconter comment cela se passe et si j'en suis satisfaite. 
En attendant, je dois voir mardi le psychiatre qui s'en occupe. 

J'espère vous avoir donner une autre piste afin d'aller mieux.
 

vendredi 23 mai 2014

L'auto-observation des pensées en tcc : tableau d'analyse pour savoir et comprendre ce qui vous tourmente afin de pouvoir y faire face

Aujourd'hui mes pensées m'ont laissée tranquille, à peu près. Je n'ai pas été angoissée et je n'ai pas été au sport car j'ai la crève (foutu temps!).

Je refais un depuis mardi dernier un tableau d'auto-observation afin d'analyser mes pensées pour bien les cibler, car les thèmes évoluent. Nous avons défini les colonnes avec la psy, nous avons ainsi :

- le contexte qui déclenche,
- les pensées obsessionnelles (le monologue intérieur = ce que je me dis) et le pourcentage de croyance face à ses pensées (j'y crois à 10% ou à 80%)
- les conséquences,
- mon comportement = ce que je fais, 
- mes sensations physiques = ce que je ressens, 
- mon niveau d'anxiété de 0 à 10, 
- les pensées alternatives = ce que je devrais me dire, ce qui est rationnel de penser et le pourcentage de croyance de ces pensées alternatives.

Cette auto-observation m'a toujours été utile car j'ai pu comprendre ce qui déclenchait mes angoisses, mes pensées, ce que je me disais dans ces moments là. Ce tableau sert de base lors de nos entrevues car nous essayons de faire de la restructuration cognitive : en gros il s'agit de tordre le cou à mes pensées irrationnelles, de les détruire pour les remplacer par des pensées cohérentes, adaptées.

Ce tableau doit être rempli au maximum deux heures après la situation qui a généré de l'angoisse. J'ai un petit calepin, c'est plus pratique. 

Aujourd'hui, je me suis rendue compte que j'étais focalisée encore sur mes sensations physiques : "si je ressens ça, ça veut dire que l'angoisse va revenir, et ça va recommencer blabla...." et sur ma peur d'oublier, de perdre le fil de mes pensées et de ne pas arriver à parler (à la boulangerie, lorsque je faisais la queue, c'est ce que je me suis dit).
Ce soir j'ai su mon affectation....et je me suis dit :"et si je n'y arrivais pas l'année prochaine", "et si j'étais trop stressée"et si j'avais trop de tocs, je ne pourrais plus travailler"...

Je me fais mon film. Un film débile. Pensées stériles. Ouf, elles sont parties, je les ai laissées glisser.
C'est affreux ce moulin à vent, cela ne sert à rien à par brasser de l'air et vous emmerder profondément la vie. 
Le plus difficile est la lucidité. La terrible lucidité que l'on a sur nous-même. On sait que tout est faux mais on continue d'y croire. Pourquoi? Je trouve ça terrible. Je me le demande tout le temps. Pourquoi croire à des choses irrationnelles, stupides qui vous détruisent? Pourquoi donc? C'est du sadisme non? C'est d'une extrême violence, une violence envers soi-même. On se cause tout cela. On est notre propre bourreau. C'est inhumain.


Guérir des tocs, phobies d'impulsion, attaques de panique solutions pour s'en sortir

J'ai cherché pendant des heures, des jours, des solutions pour vaincre mes tocs, pour les combattre. Je cherchais des témoignages de guérison, des astuces qui pouvaient aider, souvent en vain. Comme le dit ma psy : "Les gens écrivent quand ils vont mal, mais pas quand ils vont bien". Ce n'est pas faux.

Je vais essayer de vous livrer ce qui a marché pour moi, même si des rechutes s'opèrent de temps à autre. Cela ne voudra pas dire que cela marchera pour vous, néanmoins, cela peut vous être utile. Je n'ai jamais voulu, par choix, prendre de médicaments. J'ai choisi des solutions alternatives.
Pour moi (et pour ma psy), tant que j'arrive à mener une vie normale et que mes tocs ne m'empêchent pas de faire des choses, je n'en ai pas besoin. S'il s'avère qu'un jour ce n'est plus le cas, j'envisagerai sans doute les choses autrement.
Je pense (et ce n'est que mon avis) que les médicaments sont le dernier recours quand vous n'en pouvez plus. Mais tant que vous êtes capables d'endurer, de surmonter vos peurs, il faut essayer ainsi. Si vous êtes submergés et déprimés, là c'est une autre histoire.

Bref, passons à ce qui m'a aidé à aller mieux. 

- Tout d'abord, ce qui m'a été le plus utile a été de suivre une thérapie comportementale cognitive et de tomber sur une excellente psychiatre, le docteur D. Grâce à cela, j'ai compris les mécanismes de l'angoisse, l'hyperventilation, les peurs, les évitements, les expositions et j'ai pu réaliser des exercices concrets et travailler sur mes peurs. Me confronter à moi-même.
Je pourrais éventuellement présenter certains exercices si cela intéresse des personnes.

- Ensuite, je me suis beaucoup documentée. J'ai énormément lu sur la question pour comprendre. A force de lire et relire, vous comprenez et vos fausses pensées sont remises en question.

- Puis, j'ai fait beaucoup de sport (4h ou 5h par semaine). Je fais beaucoup de cardio, muscu, footing. Le sport permet de vider mon stress, de me sentir bien, libérée.
On libère de la dopamine, c'est excellent pour se sentir bien. Les pensées s'envolent, on est dans l'instant présent. On respire, le cœur tape, notre corps s'exprime et bouge. On respire. On se vide, on ne pense à rien. Ça fait du bien. Vraiment.

- Je n'ai jamais évité des situations qui me faisaient peur. Je me suis toujours confrontée et exposée, même si j'étais dans des états d'angoisse fous, que j'avais l'impression que j'allais m'évanouir, défaillir (même en voiture). J'ai continué, enduré. C'est difficile et ça l'est encore parfois. Mais, il faut se dire que c'est un état passager qui ne dure pas. Vos glandes surrénales, celles qui sont responsables de la production d'adrénaline et de votre angoisse, ne peuvent pas produire cela en continue, donc cela va s'arrêter, il faut être patient. Personne n'aime ressentir de l'angoisse.

- J'ai appris la respiration abdominale. Je sais contrôler mes crises d'angoisse et je sais m'apaiser. Ce n'est pas évident car on a tendance à respirer "avec les poumons et pas avec le ventre". Si ça ne marche pas, c'est qu'on le fait mal, j'en suis convaincue désormais (même si je n'y croyais pas trop au départ et pendant un petit bout de temps).
 
- J'ai arrêté d'aller sur internet et les forums. Il n'y a rien de pire. On s'est rendu compte avec ma psy qu'il s’agissait d'un rituel de réassurance. Cela me soulageait. Alors, pour faire fuir les tocs, fuyez les forums et internet.

- J'ai parlé de mon problème à mes proches (conjoint, amis proches). Cela fait un bien fou, on n'est plus seul. On se sent libéré et on culpabilise moins voire plus du tout. Maintenant j'ose dire quand j'ai un "coup de mou", quand j'ai des tocs. Je ne suis plus seule face à moi-même.
Le plus dur sans doute a été d'évoquer les phobies d'impulsion ("non je ne suis pas une psychopathe et je ne veux pas que vous ayez une mauvaise image de moi").

- J'ai lâché prise. Je n'ai plus accordé d'importance à mes pensées. C'est ce qui m'est le plus difficile. J'essaie de les faire glisser. Elles vont et elles viennent, elles sont là, parfois. Il faut les laisser aller et venir et ne pas les juger! Très dur!

- J'ai été voir une kinésiologue.  Elle m'a beaucoup aidée à extérioriser. Elle fait parler la mémoire du corps. Après mon accouchement lorsque j'ai eu mes énormes angoisses, c'est ce qui m'a aidé le plus. Je me suis vidée de mes émotions, de mes peurs. Elle travaille sur les énergies du corps. Chaque séance dure une heure, et à chaque fois je suis bien. Je sens plein de fourmis dans mes membres, tout bouge, ça gargouille, l'énergie circule et n'est plus bloquée au plexus solaire (mon point d'oppression). Ce n'est pas remboursé, dommage.

- J'ai fait de l'acupuncture. Franchement ça marche pour moi. Quand je sors d'une séance j'ai l'impression de flotter sur un nuage ou d'avoir fumé un joint (je ne fume pas mais ça me rappelle des vieux souvenirs d'adolescence).

- J'ai testé aussi l'homéopathie....mais je ne suis pas vraiment convaincue....

- Je prends des compléments alimentaires : Magné b6 de Nutreov, Omega3 de Naturland, et la kinésiologue m'a filé un truc aux plantes qui m'a fait du bien (liposome chez Copmed). Franchement, j'ai l'impression que tout ça m'aide. Alors je continue un peu.

J'espère que cela vous aidera un peu....


Livres utiles sur les tocs, phobies d'impulsion et attaques de panique (Bibliographie pratique)

Pour connaître ce dont on souffre, il faut évidemment beaucoup lire pour comprendre. Certains livres m'ont été utiles, je tenais donc à vous les faire partager :

- Christophe André (psychiatre), Psychologie de la peur : craintes, angoisses et phobies.
C'est une approche générale sur les différentes peurs et les mécanismes de celles-ci. Il écrit de manière naturelle et normale, de manière sympathique. Il parle très peu des phobies d'impulsion (1page ou 2).

- Franck Peyré (psychiatre), Faire face aux paniques : comment vaincre les crises et l'agoraphobie.
Ce livre propose des solutions pratiques et des exercices concrets. Il a été pour moi un complément utile à  la TCC. Il explique bien les mécaniques de la peur, de l'angoisse, l'hyperventilation, les techniques utilisées en TCC : l'exposition, la respiration abdominale. Il évoque aussi les évitements qui renforcent les peurs.

- Jean-Luc Emery (psychiatre), Surmontez vos peurs : vaincre le trouble panique et l'agoraphobie.
Il s'agit du même style de bouquin que le précédent avec des exercices concrets et pratiques. Il vient compléter le précédent. L'approche est différente mais intéressante.

Pour les tocs sans rituels ni compulsions et phobies d'impulsion, trois bouquins sont intéressants :

- Franck Lamagnère (psychiatre), Toc ou pas toc? Reconnaître un trouble obsessionnel compulsif et le guérir. Le seul et je dis bien le seul livre qui aborde les tocs de pensées, phobies d'impulsion avec des exemples concrets de patients qui en souffraient. Il s'agit du meilleur livre que j'ai lu sur les tocs. J'ai écrit un article dessus : https://mestocsetmoi.blogspot.com/2018/04/pensees-obsessionnelles-ruminations.htm
- Alain Sauteraud (psychiatre), Je ne peux pas m'arrêter de laver, vérifier, compter. Mieux vivre avec un toc. Enfin un livre qui parle des pensées obsessionnelles ou ruminations mentales, des tocs sans compulsions ou rituels. Il évoque le principe de la TCC et surtout, il y a des exemples concrets, des histoires réelles avec ses patients qui ont suivi une TCC. Pour les phobies d'impulsion, il parle d'une maman qui ne pouvait plus rester seule avec sa fille et qui est désormais guérie. Livre très parlant et accessible.

- Franck Lamagnère (psychiatre), Manies, peurs et idées fixes.
Ce livre m'a été prêté par la psy car il n'est plus édité (dommage). L'auteur évoque les mécanismes de la peur et des angoisses, et parle de ses patients qui souffraient de différents tocs et qui ont suivi une tcc avec lui. Les exemples sont précis et on s'y retrouve dedans. Ce livre est très parlant et accessible.

Le premier rendez-vous chez la psychiatre spécialiste en TCC

Le premier rendez-vous, que j'ai attendu avec la plus grande impatience durant un mois, et ce il y a deux ans, fut pour moi une véritable libération.  J'étais déjà allée voir un psychiatre, juste une fois pour parler, mais je n'avais absolument pas accroché car il m'avait écouté quasiment sans rien dire en prenant des notes, je m'étais donc sentie un peu seule.

Là c'était différent. Le doc D. est une femme, sympathique et souriante, avec qui je me suis tout de suite sentie en confiance et à l'aise.
Lors de ce premier rendez-vous qui a duré une heure, elle m'a posé de nombreuses questions sur moi, ma vie, mon passé, mes peurs.
Et elle m'a rassurée. 
Non, je n'étais pas folle, non je n'étais pas schizophrène.
J'étais juste très angoissée et quelqu'un de tout à fait normal. 
Elle m'a expliqué ce dont je souffrais à l'époque : les phobies d'impulsion et les attaques de panique.

J'étais rassurée. Je me suis mise à pleurer sans pouvoir m'arrêter. 
C'est tout ce dont j'avais besoin : être rassurée.

La peur de la folie était ce qui me rongeait à l'époque. J'ai eu quand même du mal à la croire (c'est hallucinant d'ailleurs), elle pourtant spécialiste en la matière.J'avais peur qu'elle se soit trompée sur mon cas. "Et si elle avait fait un mauvais diagnostic? Et si j'arrivais à tromper son jugement?"

"Et si".... voilà la question des toqués. 

Et si je fais ça va t-il se passer ça?
Et si je ne le fais pas, que va t-il m'arriver?
Et si je ne suis plus capable de faire ça?
Et si je pense ça, ça veut dire que c'est vrai?
Et si je pense ça, ça veut dire que ça va se réaliser?

Les pensées vous font croire n'importe quoi. Elles vous bousillent, vous triturent l'esprit, vous détruisent à petit feu. C'est comme si vous étiez prisonnier. Prisonnier de vous même.
La plus grande liberté aujourd'hui serait d'être libérée de mes pensées, d'en être détachée. Un jour qui sait?  


jeudi 22 mai 2014

Gestion de l'angoisse, je maîtrise désormais....

Depuis quelques temps mes tocs reviennent. 
Ce ne sont pas les phobies d'impulsion, car elles, elles ne m'embêtent plus.
Ce sont des pensées qui tournent en boucle dans mon esprit et qui m'empêchent d'être dans l'instant présent. Je rumine sur le fait que je ne suis pas normale, que j'en ai marre d'avoir des pensées obsessionnelles qui m'empoisonnent la vie, que je ne serai jamais tranquille et totalement heureuse, que j'ai peur de ne jamais guérir, que j'ai peur de ressentir de l'angoisse, que j'ai peur de ne pas arriver à faire certaines choses....et ça tourne, et ça tourne....
Je suis épuisée. J'en ai ras le bol. Cela fait plus d'une semaine que ça dure....heureusement, il y a eu quelques accalmies.Je carbure aux oméga 3 et au magné b6.

Je pense savoir les raisons pour lesquelles je rumine :

- Je suis fatiguée car ma fille de 11 mois se réveille tous les matins à 5h et ne se rendort pas avant...que l'on parte travailler....et depuis une semaine elle est malade donc nous sommes sur les rotules...
La fatigue est la porte ouverte aux tocs et pensées pénibles. Il est indéniable qu'elle les accentue. 

- Je suis tendue....conséquence de la fatigue, même si je dors bien. 

- Je viens de me faire inspecter en cours pour valider mon année de stage.... Le stress est en train de retomber.... En période de relâchement je suis plus vulnérable car je n'ai pas l'esprit occupé, j'ai tout le temps de penser et de ressasser....

- Je lutte contre mes pensées et je vais regarder les forums sur internet. J'ai tout faux! Ce n'est absolument pas ce qu'il faut faire car cela renforce les pensées et les ancre un peu plus dans mon esprit.
Plus on essaie de les combattre, plus elles sont présentes, moins on y prête attention, plus elles disparaissent et s'évanouissent comme elles étaient venues. 

Ce matin, j'étais tendue. J'ai ressenti une espèce de tension intérieure et la boule au diaphragme (ou plexus solaire). Je me sentais oppressée alors que je n'avais aucune raison de l'être. La machine s'est remise en route : "Ça y est, ça recommence, tu vas être angoissée, tu vas être mal, ça ne finira jamais, tu n'es pas normale, tu n'es pas dans l'instant présent".... J'ai soufflé et respiré...et j'ai essayé de m'occuper. La boule est partie.

Ce soir, malgré une séance de sport (peu intensive car renforcement musculaire), j'étais très agacée. Et la boule est revenue. Et les pensées qui l'accompagnent aussi. Je me suis focalisée sur la boule, l'angoisse est montée. Les pensées défilaient comme les paysages en voiture, à toute vitesse. Je ne suis pas parvenue à les stopper. Et "vas y Jeannot" comme dirait mon père.

L'angoisse vous fait penser et vivre des choses étranges. Pas besoin de drogue, l'adrénaline vous fait percevoir un monde totalement différent : les bruits sont amplifiés voire dérangeants, votre vision vous joue des tours, et tout monte crescendo! 
Les pensées s'enchainent aussi : "Ça y est, tu sens tout ça, tu vas devenir folle, tu vas péter un câble, tu as des hallucinations auditives et visuelles, ça y est ma pauvre, t'es barjo!". Et j'en passe. Le pire est sans doute de savoir au fond que tout est faux, que ce ne sont que des pensées, mais quelque chose, un grain de sable nous fait penser le contraire.

Là, ce soir, j'ai dit stop. Je suis allée dans ma chambre, et j'ai commencé la respiration abdominale en carré. Depuis mon accouchement, je suis au top pour gonfler et dégonfler mon ventre en respirant.
L'hyperventilation est la cause de l'angoisse qui change le ph du sang et conduit à une montée d'adrénaline. Le fait que j'ai cette sensation d'oppression vient du fait que mon diaphragme est contracté. J'ai compris les mécanismes de l'angoisse.

Donc, je m'allonge, jambes écartées, une main sur mon ventre et je commence: 
- j'inspire sur 3/4 secondes,
- je bloque sur 3 secondes,
- j'expire sur 4/5 secondes, 
- je bloque sur 3 secondes.... et on repart...

J'ai fait ça pendant 10 minutes. Effet garanti. Plus de boule au ventre, plus d'oppression. Plus de pensées gênantes. J'étais zen et relaxée, j'ai même failli m'endormir! Hallucinant.
Maintenant, je maîtrise la respiration abdominale, et ce soir j'étais vraiment fière de moi (pour une fois).

Par contre, il faut bien le faire, il ne faut pas que la cage thoracique se soulève. Il faut avoir l'impression que l'on pousse son ventre vers le bas.
Quand je lisais dans des blogs, des livres ou que ma psy me disait que la respiration abdominale faisait des miracles, je n'y croyais pas vraiment. Désormais, j'en suis convaincue.


La première attaque de panique

Après deux ans sans phobies d'impulsion (ou presque pas), j'ai commencé à faire des remplacements en lycée et collège car je n'avais pas eu le concours, et il fallait que je travaille absolument. J'avais énormément de boulot : les cours à préparer pour 5 niveaux différents, l'horreur! Je passais mon temps à faire mes cours, corriger les copies, sans aucun répit.

Je ne m'accordais presque pas de temps. Je ne faisais que ça. Je travaillais sans cesse de manière effrénée pour être au top! Je pense, avec du recul, que j'ai fait une sorte de BURN OUT.

Toutefois, lorsque les vacances d'Avril sont arrivées, j'ai tout relâché...et mes phobies sont revenues à la charge avec une violence inouïe. Je ne sais pas pourquoi, d'un coup. Et tout ce que j'avais appris s'écroulait comme un château de sable dans lequel on donne un coup de pied. Impossible de les chasser. Elles étaient là, tout le temps. Et j'ai commencé à ressentir de l'angoisse. La boule au plexus solaire qui oppresse. 

La culpabilité d'avoir ces pensées. Le sentiment d'impuissance face à elles. Le sentiment de nullité face à cela. J'ai pleuré. Beaucoup. Et je me suis dit : "Et si je n'arrivais pas à faire cours?" "Et si j'étais trop stressée?"

L'angoisse vous fait dire et penser n'importe quoi! C'est comme si vous ne deveniez plus maître de vous même. C'est justement là le problème, la peur de ne plus pouvoir contrôler. Se contrôler.

Le jour de la rentrée, après les vacances. J'ai stressé. Boule au ventre le matin. Palpitations. Bâillements. Arrivée en classe. L'horreur. Je lisais un texte et tout d'un coup : bouche sèche, impression que j'allais défaillir, vision troublée, souffle coupé. L'ANGOISSE! LA PANIQUE!
J'avais l'impression que tous les regards étaient braqués sur moi, que tous mes élèves voyaient que je n'allais pas bien. C'était affreux, l'horreur totale. Je me sentais extrêmement mal.
Je ne suis pas partie. J'ai pris la correction de ce que je faisais et j'ai dicté en marchant dans la classe. Les symptômes sont partis. J'ai fait mes cours toute la matinée, mais j'étais angoissée.

Je me suis dit : "tu as surmonté ta spasmophilie, ta boulimie tu vas réussir à vaincre ça aussi". Mais c'était invivable. Tous les soirs je m'endormais en pensant au lendemain. Et lorsque je conduisais le matin, j'étais dans un état d'angoisse total. Mais je n'ai jamais évité. J'ai enduré. Heureusement je crois. Et sans médicament.

J'étais mal, je croyais devenir folle, bipolaire ou schizophrène. La peur de la folie, c'était mon obsession du moment. La peur de faire une dépression, d'être enfermée dans un HP.

J'ai donc décidé d'aller voir mon médecin traitant qui m'a parlé du trouble panique. Il m'a prescrit un anxiolytique. Mais je n'en ai jamais pris un seul car je suis contre ce genre de médicaments. Il m'a indiqué un psychiatre qui faisait de la thérapie comportementale cognitive (TCC) qui avait de bons résultats. 

Rendez-vous pris : 1 MOIS D'ATTENTE! Affreux! J'ai attendu ce rendez vous comme le Messie.

En attendant, je suis allée voir un homéopathe et un acupuncteur. L'acupuncture m'a fait du bien. L'homéopathie je ne sais pas. J'ai fait une cure de magnésium b6 histoire de. Et, je me suis inscrite dans une salle de sport. Moi qui n'avais jamais fait de sport de ma vie, je me suis dit que c'était le meilleur moyen pour moi de me défouler et d'aller mieux. Grâce au sport, j'ai évacué : 4h ou 5heures par semaine. Il le fallait.

L'apparition des phobies d'impulsion

Bonjour,

le moment est venu pour moi de raconter ce que j'endure depuis 4ans, 4 fichues années durant lesquelles j'ai du vivre avec des tocs.
Avant de commencer, j'aimerais me présenter.

Je suis une jeune femme de 30ans, maman, en couple et professeur, tout ce qui a de plus normal. Une vie banale en somme. 

J'ai eu une adolescence difficile car ma mère a été battue durant plusieurs années ce qui m'a complètement bouleversé et m'a déclenché des crises d'angoisse : j'ai commencé à 15ans les crises de spasmophilie tétanie et j'ai été hypocondriaque. Ces crises sont parties, je ne sais trop comment mais il a fallu du temps....

Par la suite, lorsque je suis partie de chez moi faire des études, j'ai été boulimique et ce durant 3ans. Je ne me faisais pas vomir mais j'alternais les périodes de gavage avec les périodes d'anorexie afin d'avoir un certain équilibre.... Et puis, c'est parti... Je ne sais pas trop comment....

A 26 ans, je suis revenue chez moi, dans ma ville natale. J'ai dû quitter mes amis mais c'était pour une bonne cause : j'avais rencontré depuis 8 mois quelqu'un de formidable. Je suis allée habiter chez lui. Je ne travaillais pas car je préparer le CAPES et je passais mes journées à réviser. Mes seules distractions étaient de le voir le soir, parfois le midi, j'avais peu de vie sociale car mes amis bossaient, et je me retrouvais seule, face à moi-même et mes pensées.

L'élément déclencheur de mes tocs, a été, selon moi, un avortement...J'ai appris que j'étais enceinte, et, étant donné que cela faisait peu de temps que nous étions ensemble et le fait que je ne travaillais pas, nous avons décidé de ne pas garder cet "embryon".
J'ai beaucoup souffert de cette décision malgré le fait qu'elle soit mûrement réfléchie. J'étais déprimée. Seule. Et les journées à réviser ne m'aidaient pas.

Un soir, alors que j’enlaçais par le cou mon cher et tendre, j'ai eu une vision horrible : je me voyais l'étrangler. J'ai essayé de chasser cette idée de mon esprit, en vain. Elle revenait comme une terrible rengaine et m'effrayait au plus haut point. Par la suite, d'autres idées de ce genre sont apparues lorsque je voyais un couteau, un ciseau, ou que je regardais la télé (surtout les informations télévisées ou des films policiers).

J'ai cru que je devenais folle, que j'étais une psychopathe, que j'étais schizophrène. J'ai écumé pendant des heures et des jours les forums, les sites d'information pour comprendre ce que j'avais : DES PHOBIES D'IMPULSION.

Ce sont des images, des pensées violentes qui arrivent de façon automatique comme tout le monde en a, sauf que la personne toquée essaiera désespérément de lutter contre. Les pensées se renforceront donc et la peur s'installera. Le cercle vicieux sera enclenché.

Ces phobies d'impulsion m'ont laissé tranquille durant deux ans avec des périodes où elles revenaient mais je n'y prêtais pas attention. Ce qui m'a sauvé je crois durant ces deux années, c'est que je n'ai jamais évité, car l'évitement renforce les pensées. J'ai lâché prise et je me suis exposée sans le savoir, comme on le fait en TCC, aux situations qui me déclenchaient ces pensées obsessionnelles.

Le plus dur a été pour moi l'incompréhension et la culpabilité. "Pourquoi moi? Pourquoi j'ai ça? Pourquoi ça tombe sur moi? Pourquoi je ne suis pas normale, comme tout le monde? Pourquoi je pense ça? SI je le pense c'est peut-être vrai? Et si c'est vrai est-ce que je vais passer à l'acte?"

NON. Rien de tout ça n'est vrai et n'a de sens. Ce sont des ruminations stériles.

Je me suis donc exposée : couteau, films d'horreur, thrillers policiers, informations télévisées, enlacer mon conjoint.... Petit à petit, lorsque je voyais un couteau je n'y pensais même plus, et je ne pensais même plus que j'aurais dû y penser. Oui, car on se demande tout le temps "et si", "et si"... Mais non, mais non, rien n'arrivera, rien de tout cela.  

Les pensées sont le reflet d'une imagination débordante, des pensées automatiques non souhaitées. Elles ne sont pas le reflet de ce que vous êtes ni de ce que vous souhaitez. 

Il parait que les gens qui ont ce genre de tocs sont très empathiques, bienveillants, d'une extrême gentillesse, hypersensible, et perfectionniste. C'est mon cas.
Par contre, j'aurais du me confier....mais j'ai tout gardé pour moi. ERREUR. Le fait d'expliquer cela a ses proches est un soulagement immense, mais je ne l'ai appris qu'après.