samedi 21 février 2015

Exercices utilisés en TCC pour apprendre à apprivoiser les sensations corporelles désagréables éprouvées durant une crise d'angoisse

Lorsque j'ai commencé ma Thérapie comportementale cognitive, ma psychiatre m'a fait comprendre que je n'étais ni folle, ni tordue : elle m'a rassuré. Elle m'a expliqué le phénomène de l'angoisse, l'hyperventilation, la crise de panique, et j'ai commencé à dédramatiser. J'ai compris que ce que je ressentais était seulement dû à une mauvaise manière de respirer. Je me suis donc dit que c'était moins grave que ce que je pensais et que je ne risquais rien. OUF! J'ai donc pu commencer à me sentir mieux.
Afin d'apprivoiser mes sensations corporelles désagréables, nous avons fait ensemble une série d'exercices que je devais ensuite reproduire chez moi. Il s'agit de s'exposer à ce qui nous fait peur, puis de procéder à une auto-observation, pour ensuite changer vos pensées (restructuration cognitive).  Les voici.

Ces exercices vont sans doute déclencher des sensations que vous redoutez. Il s'agit de construire un programme de changement. N'en attendez pas une amélioration immédiate de vos troubles. N'hésitez pas à recommencer les exercices plusieurs fois. Il s'agit de bien procéder à l'auto-observation pour ensuite modifier vos pensées qui n'ont pas de sens... Vous allez vous rendre compte de l'absurdité de ce que vous pensez et que vous ne risquez rien. N'ayez pas peur. 

* Oppression respiratoire.
Exercice n°1 : Soufflez au maximum de manière à vider complètement vos poumons, puis bloquez votre respiration pendant 10 secondes. 
==> Vous devez ensuite noter votre degré d'anxiété de 0 à 10, vos pensées, et les sensations physiques éprouvées.
exemple : anxiété 7/10, pensées : "si je ne m'arrête pas tout de suite, je vais étouffer", sensation de boule dans la gorge, impression d'étouffer
Exercice n°2 : Inspirez à fond en gonflant le thorax et l'abdomen, puis bloquez votre respiration pendant 20 secondes.
==> Vous devez ensuite noter votre degré d'anxiété de 0 à 10, vos pensées, et les sensations physiques éprouvées.
Exercice n°3 : Pincez vos narines entre le pouce et l'index et appliquez un tissu plié en deux contre la bouche pendant une minute. 
==> Vous devez ensuite noter votre degré d'anxiété de 0 à 10, vos pensées, et les sensations physiques éprouvées.
Exercice n°4: Pincez vos narines entre le pouce et l'index et respirez à travers une paille pendant une minute.
==> Vous devez ensuite noter votre degré d'anxiété de 0 à 10, vos pensées, et les sensations physiques éprouvées.

Faites votre hiérarchie, classez les exercices du plus angoissant au moins angoissant. Il s'agit de répéter plusieurs fois celui les exercices, du moins angoissant au plus angoissant, afin de vous familiariser avec les sensations... Les faire 2 ou 3 fois de suite. C'est en les répétant que votre anxiété va diminuer. Vous allez vous dire : "en fait c'est supportable, je ne vais pas mourir, tout va bien, c'est juste désagréable". Il s'agit de changer vos pensées et de vous habituer à ressentir des choses désagréables.
Au fur et à mesure des jours, vos pensées vont changer. C'est ce qui s'est passé pour moi.

* Hyperventilation
Exercice : Inspirez à fond en gonflant vos poumons au maximum puis videz complètement vos poumons en soufflant le plus vite possible jusqu'à bout de souffle. Faire ceci 10 fois. Il faut imaginer que vous respirez très très vite.
==> Vous devez ensuite noter votre degré d'anxiété de 0 à 10, vos pensées, et les sensations physiques éprouvées.
==> Exemple : 
Anxiété : 6/10
Pensées : "Pourvu que ça ne me déclenche pas une crise, quand ça va se déclencher je ne vais rien pouvoir contrôler."
Sensations physiques : Sensation de tête qui tourne, chaleur qui monte au visage, accélération du coeur, nausée...
Restructuration cognitive : Sensations physiques = je respire à fond, j'ai trop d'oxygène dans le sang, le coeur s'accélère, les perceptions sont perturbées, la sensation de chaleur est dûe à l'effort musculaire pour maintenir l'hyperventilation. Pensées : "Pourvu que ça ne déclenche pas une crise" = l'hyperventilation ne déclenche pas une crise, elle fait apparaître les sensations liées à la modification rapide de l'oxygénation dans le sang, "quand ça va se déclencher je ne vais rien pouvoir contrôler"= pour faire disparaître les symptômes, il suffit de respirer plus lentement. Principe à l'origine des pensées : si j'ai des sensations bizarres je ne peux plus me contrôler. ==> FAUX : Les sensations bizarres ne déclenchent pas de perte de contrôle.

* Les manifestations cardiaques
Exercice n° 1 : Tendez le bras à l'horizontale devant vous, accroupissez-vous et redressez-vous 10 fois de suite. Cet exercice nécessite un effort musculaire important qui va déclencher une accélération du rythme cardiaque et un essoufflement rapide.
==> Vous devez ensuite noter votre degré d'anxiété de 0 à 10, vos pensées, et les sensations physiques éprouvées. 
Exemple : Marie a peur que son coeur lâche, elle se réveille souvent dans la nuit avec le coeur qui tape de plus en plus vite, elle le sent dans ses oreilles.
Exercice n°2 : Montez le plus vite possible 5 étages d'un immeuble par l'escalier.
==> Vous devez ensuite noter votre degré d'anxiété de 0 à 10, vos pensées, et les sensations physiques éprouvées.  
==> Exemple : 
Anxiété : 8/10
Pensées : "Si je fais un malaise, je vais tomber", "je vais faire une crise cardiaque"
Sensations physiques : Bouffées de chaleur, bouche sèche, palpitations, essoufflement
 Faites votre hiérarchie. Commencez par le moins angoissant. Déterminez le niveau d'effort et au fur et à mesure que les sensations deviennent familières, augmentez l'intensité des exercices. 
Restructuration cognitive : Sensations physiques = le débit cardiaque augmente, c'est normal car l'effort musculaire consomme de l'oxygène. Pensées = Vous n'allez pas faire de crise cardiaque, votre coeur ne va pas lâcher.
==> La répétition des exercices permet d'augmenter les capacités du coeur, l'effort musculaire sollicite plus que les attaques de panique.

*Les sensations vertigineuses 
Exercice n°1 : Ecartez le bras à l'horizontale et tournez sur vous-même en gardant les pieds serrés comme si vous étiez dans un petit cercle. Faites une dizaine de tours à vitesse constante et concentrez-vous sur les sensations à l'arrêt.
==> Vous devez ensuite noter votre degré d'anxiété de 0 à 10, vos pensées, et les sensations physiques éprouvées. 
Exercice n° 2 : Penchez-vous en avant, attrapez vos jambes au dessus de vos chevilles. Regardez vos genoux et gardez cette position pendant 15 respirations. Puis repassez en position verticale.
==> Vous devez ensuite noter votre degré d'anxiété de 0 à 10, vos pensées, et les sensations physiques éprouvées. 
Idem : Faire la hiérarchie.

* Les tremblements
Exercice : Amenez vos bras à l'horizontale de chaque côté du corps, tournez la paume des mains vers le ciel, serrez les poings, levez les épaules, serrez votre menton contre le cou, rentrez le ventre et maintenez au maximum les contractions musculaires pendant une minute.



C'est quoi l'angoisse ? C'est quand vous respirez mal ou que vous hyperventilez.... C'est tout. N'ayez plus peur!

Qu'est-ce que l'angoisse? 
Lorsqu'on éprouve de l'angoisse ou de fortes tensions dans le corps, on respire plus rapidement, souvent sans s'en rendre compte, comme si on était en danger : on hyperventile.
On absorbe alors plus d'oxygène que nécessaire et on expire trop de gaz carbonique. La concentration de gaz carbonique dans le sang devient trop faible, le ph du sang change.
Cette situation n'est pas du tout dangereuse, vous ne risquez rien, mais cela provoque des phénomènes désagréables comme:
- Impression d'étouffer ou de manquer d'air ==> bâillements incessants pour y remédier
- Mal à la tête
- Sensation de vertige
- Nausée
- Rideau noir devant les yeux
- Sentiment d'être sur le point de s'évanouir
- Accélaration du rythme cardiaque : palpitations
- Douleur à la poitrine
- Picotements aux extrémités des membres
- Raideurs musculaires
- Peur de mourir, de devenir fou
- Sécheresse dans la bouche.
Quelle horreur! C'est normal de ne pas avoir envie d'éprouver cela, c'est totalement affreux et très désagréable!
Il faut savoir que vous ne pouvez pas en mourir, ça va juste durer quelques minutes. C'est tout. Après vous serez vidé. Ça va passer, comme toujours. Vous ne pouvez pas vous évanouir!
Il faut subir ses sensations. Ne pas en avoir peur. 
C'est juste que vous respirez mal!!!! Rien de plus! Vous n'êtes pas en danger!
Lorsque vous allez vivre ce genre d'expérience vous risquez de développer une peur des sensations corporelles : vous allez être hyper-vigilant = vous allez guetter la moindre alerte de votre corps.
"Tiens si je ressens ça ça veut dire que je vais faire une crise....", "je me sens pas comme d'habitude, il va se passer quelque chose"...
Tout changement corporel inhabituel va être un sujet d'inquiétude et de peur (ça m'arrive encore de temps en temps...).
Vous allez redouter de faire une crise et le fait de la redouter, vous allez respirer plus vite, et vous allez effectivement provoquer une crise. C'est un cercle vicieux. 
L'angoisse est provoquée par l'hyperventilation et l'alimente. 

==> Comment sortir de la crise? La meilleure solution : apprendre à mieux respirer.

jeudi 19 février 2015

Ma pratique de la méditation de pleine conscience, 7 mois après avoir commencé le groupe MBCT : silence et huiles essentielles

Bonjour,
comme je l'ai déjà dit la méditation fait aujourd'hui partie de ma vie. C'est devenu une habitude, comme manger ou boire.
Les gens me demandent souvent si j'ai le temps de le faire, si j'arrive à me poser, si ce n'est pas trop pénible de rester 20 minutes sans rien faire. Je leur réponds à tous : NON.
Ça me fait tellement de bien et ça a fait disparaitre mes angoisses et mes pensées obsessionnelles, alors pourquoi arrêtais-je?
Arrêter, c'est ça qui serait stupide.
Depuis deux mois, j'ai évolué dans ma pratique méditative.
Je ne médite plus avec une bande son car ça m'agace plus qu'autre chose...
Je médite désormais en silence  pendant 20 minutes (j'ai téléchargé une application sur mon iphone qui fait le gong de départ et de fin...sorte de bol tibétain moderne). Je m'installe en tailleur, comme je peux, face au soleil s'il y en a, par terre. J'envisage de m'acheter un coussin de méditation, sans doute plus confortable.
Je mets mon diffuseur d'huiles essentielles en route : cannelle et bergamote (les 2 sont recommandées pour le stress et l'anxiété, mais peu importe, j'adore ces odeurs). Je commence par me focaliser sur ma respiration, en inspirant et en expirant longuement, toujours avec le ventre... et puis quand j'en ai assez, je passe aux sons qui m'entourent : des oiseaux, le bruit du lave-vaisselle, de mon diffuseur d'huiles essentielles, des voitures... Je n'essaie pas de mettre un mot sur ce que j'entends mais je constate. Rien de plus.
Les 20 minutes passent vite au final... 
Après je suis toujours très détendue, relâchée, apaisée. C'est vraiment agréable.
Je pratique au moins 4 fois par semaine, plus si je peux. Et si je ne peux pas, je ne me prends pas la tête, je ne culpabilise pas. C'est ainsi. Ce n'est pas grave.
Ce que j'en retiens, c'est qu'il faut persévérer. Il faut être patient. Les effets de la méditation perdurent jusqu'à 6 mois après avoir arrêté.... Mais mieux vaut continuer...

vendredi 13 février 2015

Plan d'action utilisé en TCC pour éviter de ruminer et retrouver du plaisir

Le problème lorsqu'on a des angoisses c'est qu'on reste focalisé dessus. 
Elles deviennent obsessionnelles.
On est donc par conséquent  focalisé sur soi. 
On oublie le reste,  on oublie les autres, on s'oublie soi-même et on oublie de se faire plaisir. 
On vit "angoisses", on pense "angoisses", on est "angoisses".
On se replie sur soi.
C'est terrible. Et c'est surtout un cercle vicieux qui vous empêche de sortir la tête de l'eau.

C'est comme si vous étiez dans un bocal hermétique, dans une bulle sans pouvoir rien faire. Toujours perdu(e) dans vos pensées...déconnecté(e) de la réalité...Tout en ayant bien conscience de tout cela... Ce qui est d'autant plus agaçant....
Pour reprendre contact avec les autres et avec vous-même, il y a un plan d'action que j'ai réalisé lors de ma TCC, que vous pouvez mettre en place, afin que les choses bougent.
Il faut que vous preniez conscience que vous êtes immobile, figé(e), perdu(e) dans le temps.
Comme si vous étiez spectateur de votre vie.
Devenez acteur!

==> PLAN D'ACTION : Prenez une feuille. Faites deux colonnes : une dans laquelle vous allez noter les activités que vous faites ou faisiez avec plaisir, une autre dans laquelle vous allez notez les activités qui vous donnent ou vous donnaient une sensation de maîtrise.

- Pour les activités qui me donnent ou me donnaient du plaisir j'avais noté :  
prendre un bain, lire un livre, faire la cuisine, chercher des recettes sur internet, écouter de la musique, faire les magasins, prendre soin de soi (manucure, coiffeur, masque et gommage...), écrire, faire les courses, aller à la bibliothèque, marcher dans la nature, méditer....

- Pour les activités qui me donnent ou me donnaient une sensation de maîtrise j'avais noté : ranger mes papiers, faire le ménage, nettoyer la voiture, ranger mes placards, trier mes photos, m'épiler...

Lorsque j'ai réalisé cette feuille, je me suis rendue compte, que je ne faisais plus de nombreuses  activités qui me donnaient du plaisir... 
Etait-ce par flemme?
Par manque d'envie?
Parce que j'étais trop focalisée sur mes angoisses?

Selon la psy, je devais réaliser au moins deux activités de plaisir et une activité de maitrise par jour. En faisant cela, je devais arrêter de focaliser mes pensées sur mes angoisses, retrouver le gout de faire des choses, le plaisir. C'est en déclenchant le plaisir que le cercle vicieux des angoisses pourrait être rompu. 

J'ai donc repris la cuisine, la pâtisserie. Au début, ça me saoulait pas mal, et puis j'ai pris le temps, je me suis posée, et j'ai fini par me retrouver. Retrouver le goût de faire. Le goût d'être là, de profiter. Mes pensées se sont envolées petit à petit...et j'ai eu à nouveau envie de faire plein de choses.

Ce plan d'action m'a vraiment prendre conscience que je passais à côté de plein de choses que j'aimais faire auparavant : les boutiques (j'avais arrêté car trop de monde), la cuisine (par flemme), prendre soin de moi (pas le temps....soi disant).... 

En faisant des choses qu'on aime on oublie de penser et on se fait du bien.... Essayez, ça ne coute rien. Soyez sincère avec vous-même.

Courage, une vie sans angoisses, c'est possible! 


samedi 7 février 2015

Je ne fais plus de crises d'angoisse, je n'ai plus de phobies d'impulsion après 7 mois de méditation de pleine conscience

Bonjour à tout le monde,

cela faisait un moment que je n'étais pas dans le coin, donc je viens donner de mes nouvelles.

Tout d'abord, grande nouvelle : tout va bien! 

Je me sens bien depuis pas mal de temps, je n'ai pas fait de crise de panique depuis 6 mois, je n'ai pas ressenti d'angoisse depuis quelques mois aussi (même pas une mini boule au ventre), et je n'ai plus de pensées obsessionnelles... (sauf quand je suis très fatiguée, ou juste avant /pendant mes règles= 2/ 3jours grand max ).
Je me sens détendue, plus zen, plus apaisée, plus relâchée...Que c'est agréable!!

C'est un grand soulagement, je ne pensais pas que cela était possible.
Je n'ai plus de pensées anxieuses d'anticipation qui étaient souvent liées à des endroits ou à des moments spécifiques. Je n'ai plus de pensées qui tournent en boucle, je n'ai plus peur de ressentir de la peur. Je me fais confiance. Je vois le bout du chemin. 
Je suis assez fière de moi (pour une fois). Fière d'avoir enduré toutes ces souffrances, toutes ces crises d'angoisse, sans jamais fuir, en faisant face quoi qu'il advienne.
Je sais très bien que ça veut dire que ça ne reviendra pas, mais en tout cas, je sais qu'on peut vivre avec et que ça peut passer, et ça, c'est fondamental car dans les moments d'angoisse, on ne croit plus en rien et on n'a plus d'espoir. 
Oui, vos phobies, vos angoisses, peuvent disparaître!!! Ce n'est pas une fatalité,  vous n'êtes pas destiné à souffrir toute votre vie!
Pour les phobies d'impulsion, je pensais que je n'en finirais jamais, et pourtant....Pour les crise de panique et d'angoisse c'était pareil, et pourtant.

Pour me maintenir dans de bonnes conditions, je continue la méditation à raison de 20 minutes par jour au moins 5 fois par semaine, voire plus si je peux. Ça me fait beaucoup de bien, ça m'apaise, ça me permet de me poser, de poser mon esprit, mon corps, je relâche les tensions. C'est mon moment à moi. Un joli moment. Désormais, lorsque je n'ai pas le temps de méditer, je suis frustrée et ça me manque vraiment. La méditation fait désormais partie de mon hygiène de vie et de mon équilibre. 

Je continue aussi le sport évidemment! A bloc!
Je prends davantage de temps pour moi et pour me faire plaisir. Il faut ce qu'il faut!!!
Je continue de voir la psy une fois par mois....pour me rassurer, même si elle trouve que je n'en ai plus besoin...

A bientôt. Bon courage à tous. Il faut garder espoir!!! Vous en valez la peine!