jeudi 2 avril 2015

Ne pas avoir peur des rechutes, elles peuvent arriver et ne sont pas graves

Les anxieux redoutent. Ils redoutent ce qui pourrait arriver de pire, établissent des scénarios dignes des plus grands films hollywoodiens, et se rendent compte (la plupart du temps), que ce qu'ils avaient imaginé n'arrivera jamais...et n'arrive jamais.

Mais entre le laps de temps où ils vont imaginé le pire et le moment où ils vont se rendre compte de l'absurdité de ce qu'ils avaient envisagé, ils vont se pourrir l'existence. Pour rien. 
C'est mon cas.

J'ai toujours eu beaucoup d'imagination : lorsque que j'écris, lorsque je pense, lorsque je rêve... Pratique et chouette me direz-vous car cela permet de s'évader, de se créer un petit monde à soi, un monde idéal et accueillant, mais parfois cette imagination va trop loin et déborde.
Elle va générer des angoisses inutiles.

Je vous parle de ça car récemment, j'ai eu très peur du BURN-OUT.

C'était mon obsession du moment.

Il faut dire que je traversais une période où j'ai passé mon temps à travailler, soirs et week-end y compris (comme quoi, les profs travaillent pour de vrai, enfin, certains...).
Je n'avais pas de temps libre, je ne m'accordais que quelques moments pour avaler un repas et prendre ma douche. Pas le temps pour ma famille, mes amis et moi-même. Plus de sport (inenvisageable pour moi d'habitude).
Et puis, un jour, une collègue me sort :"Fais gaffe, à force de travailler tu vas faire un burn-out!".
Je pense, avec du recul, que c'était une phrase largement teintée d'ironie et qu'elle se fichait de moi gentiment.
Mais, mon imagination et mes pensées n'ont pas compris la plaisanterie.

La machine à tourner dans le vide s'est remise en marche, il n'a pas fallu trop de temps d'ailleurs pour la remettre en route. J'ai eu droit à une semaine de pensées obsessionnelles :
"Et si c'était vrai? Je travaille trop, je suis fatiguée, ma fille ne dort pas la nuit...Peut-être que ça peut arriver sans que je m'en rende compte? Peut-être que je peux faire un burn-out? Mais ça peut arriver souvent vu que je travaille beaucoup? Peut-être que je n'ai pas choisi le bon métier?....BLABLABLA"

J'étais tellement crevée et obsédée par le fait que je n'arrivais pas à tout faire dans les temps, que je me suis mise une grosse pression toute seule. C'est sans doute à cause de mon perfectionnisme.

J'ai eu deux trois pics d'angoisse, pas trop méchants (hyperventilation), mais je n'ai pas compris pourquoi, car il n'y avait aucune situation angoissante. Je pense seulement que j'étais trop tendue et que je n'arrivais pas à décompresser.

Sur le moment je me suis dit : "Ça y est ça recommence, tu vas être angoissée, tu ne t'en sortiras jamais,  ce n'est pas possible, ce n'est pas une vie...Je pensais être guérie, mais je ne le suis pas..." Bref encore un long monologue intérieur stérile.

Et puis, au bout d'une semaine, j'ai réussi à prendre du recul, et je me suis dit :"Ce n'est pas grave si tes élèves n'ont pas les copies dans les temps, ce n'est pas grave si tes cours ne sont pas parfaits... Et ce n'est pas normal de consacrer plus de temps à ton travail plutôt qu'à ta famille... Non, ça ne l'est pas....Il ne faut pas les oublier, il ne faut pas t'oublier....Tu as pris un mauvais chemin, tu as réagi de façon inadéquate, mais tu peux changer le cours des choses, souffle et ça ira mieux. Pose toi, prends le temps de faire les choses, et fais-les les unes après les autres".

Et puis, c'est passé, tout est rentré dans l'ordre.


==> Je sais que ça passe, tout le temps. Je sais qu'au pire ça peut durer quelques jours, que ce n'est pas grave. Je sais qu'on est pas à l'abri d'une rechute et qu'il ne faut pas en avoir peur.
Les rechutes sont justes des petits signaux d'alerte, les signaux qu'il faut s'arrêter et souffler.


Ce que je sais maintenant, c'est qu'il faut prendre le temps, le temps de faire les choses, les unes après les autres, prendre le temps de se poser, prendre soin de soi et des autres.
N'ayez pas peur des rechutes. Je sais que sur le moment il est difficile de se raisonner, mais essayer d'y croire. Ça passe toujours.
Je pense qu'il faut écrire dans ces moments là pour remettre en cause ses pensées futiles. Sur le papier, elles deviennent souvent absurdes et le fait de les écrire, c'est aussi un moyen de s'en détacher et de les analyser avec du recul.
Faites-vous confiance. L'imagination a ses limites...