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vendredi 6 décembre 2019

Témoignage de guérison de Benjamin, 41 ans, papa de 2 enfants

Je m’appelle Benjamin, j’ai  41 ans, je suis marié et père de 2 enfants.
En Octobre 2018, je suis parti pour 3 semaines de vacances  en Californie, en Famille. Il était prévu de faire une sorte de Road trip entre Los Angeles, Las Vegas et le Grand Canyon.
Lors du trajet entre Las Vegas et le Grand Canyon, alors qu’il faisait nuit et que j’étais  assez stressé de rouler dans le désert, dans un noir quasi-total, j’ai commencé à avoir une pensée complètement loufoque : faire une embardée avec la voiture. J’en étais même à regarder mon bras en me disant « mais qu’est-ce qu’il se passe, tu vas le faire !!! ». Un truc totalement effrayant ! J’en avais une boule énorme dans le ventre tellement ça m’avait terrorisé.
Les nuits suivantes, commencèrent des crises d’angoisses très violentes car j’étais terrifié à l’idée de faire du mal à ma femme et à mes enfants. Je réussis tant bien que mal à terminer mes vacances mais ce fut le début d’un véritable calvaire. Toutes ces idées et pensées sombres ne me lâchaient plus. J’étais terrifié et totalement perdu.    
En allant sur internet, j’ai trouvé ce qui m’arrivait car tout correspondait à des « Phobies d’impulsions ».
Dans ma tête toutes les idées les plus saugrenues se sont enchaînées : « Tu es un schizophrène, tu es possédé par le diable, tu vas finir totalement maboul ! On va te retirer tes enfants …Etc ». 
Il faut  savoir que j’ai une relation (comme beaucoup de parents j’imagine) très fusionnelle avec mes enfants, donc la simple pensée de leur faire du mal me terrifiait et me faisait entrer dans un état horrible. J’avais peur de moi-meme et de ce que j’aurais pu faire. 
Entre fin Octobre et début janvier, ma vie a été un véritable calvaire, surement le pire moment de toute ma vie !
Heureusement, je suis tombé sur le blog « Mes tocs et moi » et l’idée de consulter rapidement m’a tout de suite paru être une nécessité. Et ça l’est, IL FAUT ALLER CONSULTER ! RAPIDEMENT !
Après un premier essai avec une psychologue à côté de chez moi (qui ne faisait pas de TCC), j’ai contacté la personne du blog afin d’avoir un contact sérieux de psychiatre qui connait les « Phobies d’impulsions ». Elle me répondit rapidement et me donna les coordonnées de sa psychiatre qui me prit aussi rapidement. 
Dès les premières phobies d’impulsions, j’avais décidé de ne rien cacher à mon épouse et je lui ai tout raconté. J’ai donc fait de même avec la Psychiatre
Ma principale et énorme inquiétude était la peur de devenir  totalement fou, je pensais que ce que je vivais n’était en fait que le début d’un processus m’emmenant vers la folie totale ! Cette idée était vraiment une terreur absolue, j’en avais des boules au ventre à longueur de temps !
La psy me rassura assez rapidement et se fut un réel soulagement. Vu mon état émotionnel, elle décida de me mettre sous antidépresseurs durant un an afin de faire redescendre mes émotions. Il est clair que j’étais totalement dans le brouillard et totalement perdu par ce qui se passait dans ma tête.
Durant l’année 2019, je suis allé la voir toutes les 2 semaines, puis tous les mois, tous les 2 mois, et enfin tous les 3 mois et durant cette année les choses se sont remises progressivement. Avec l’aide de la TCC, j’allais chaque séance de mieux en mieux. Les pensées obsessionnelles, les phobies d’impulsions venaient toujours mais à partir du moment où on change la manière de les « recevoir », tout change !
Aujourd’hui, je suis vraiment vraiment mieux, j’ai toujours l’appréhension que cela revienne, et je pense que cela mettra du temps à partir (l’appréhension) mais j’avance toujours positivement depuis un an. Il faut faire preuve de patience, ne pas hésiter à en parler à vos proches car moi je l’ai fait et aucune, je dis bien aucune personne, à qui j’en ai parlé n’a eu de jugement négatif ou de réaction négative. Ils m’ont tous soutenu dans cette épreuve, chacun à leur manière et cela m’a fait énormément de bien !
Autre chose, les blogs positifs comme « Mes tocs et moi » sont rares et le reste de ce que vous trouvez sur les forums et autres sites internet est anxiogène, ÉVITEZ LES !!! Évitez internet! 
La chose la plus importante est de consulter un psy qui fait de la TCC. La personne qui sera en face de vous vous rassurera et vous fera évoluer dans le bon sens. N’hésitez pas, et ALLEZ CONSULTER !!
Merci de m’avoir lu. 
Benjamin. 

mardi 4 décembre 2018

DU PASSE A L'AVENIR....TABLEAU D'AUTO OBSERVATION ET PENSEES DU PASSE

Ce week-end, en faisant du rangement, je suis tombée sur mon dossier "TCC". J'y ai retrouvé tous mes papiers : ceux donnés par la psy, les exercices à réaliser, mes tableaux d'auto-observation, mes écrits dans lesquels je parle de mes peurs, de ce que je ressens.... Et bien, je dois dire que j'ai parcouru un sacré chemin et que je reviens de loin. C'est incroyable. Comme quoi, c'est possible. Il faut y croire et espérer. 

Lorsque je relis tout ce que j'ai écrit, j'ai presque l'impression qu'il s'agit d'une autre personne... 
Mais par contre, je me rends compte dans la détresse dans laquelle j'étais, l'angoisse que je ressentais qui était omniprésente, et mes peurs, complètement irrationnelles... J'avais peur, peur d'avoir peur et de ressentir la peur....

Mes peurs ont sensiblement oscillé : 

- peur de faire du mal aux autres et à moi-même
- peur d'être folle, dépressive, bipolaire, schizophrène
- peur d'avoir dit des trucs bizarres ou d'avoir fait des trucs bizarres
- peur de ne plus être capable de parler, de réfléchir, de raisonner, 
- peur d'oublier
- peur des crises de panique et d'angoisse surtout en public
- peur de ne plus ressentir d'émotions
- peur de pas aimer ma fille et d'être une mauvaise mère
- peur de me garer et de faire des manoeuvres et de déranger les gens
- peur de passer des coups de fils importants 
- peur que mes phobies et tocs reviennent

Voici ce que je pouvais écrire,  en 2012-2013 : "J'ai une boule ventre, au plexus solaire. Je me vide d'un torrent de larmes. J'ai l'impression que cette situation ne finira jamais. Mes angoisses me font souffrir terriblement, elles m'enferment, me torturent et me tuent à petit feu. J'ai mal. Tellement mal. J'ai l'impression d'agoniser. "
 
Ou encore : "J'en ai tellement marre. J'aimerais tellement être bien, sans ça ou moins souvent. J'aimerais tellement ne plus me poser autant de questions. J'ai l'impression que c'est un combat, un combat de tous les jours. C'est tellement désagréable l'angoisse, c'est une souffrance, une réelle souffrance. Je suis lassée. J'en ai ras le bol."

Ou : "Toute cette semaine, j'ai beaucoup focalisé sur mes sensations corporelles, comme si j'attendais que la crise d'angoisse arrive, comme si elle devait arriver inévitablement. Quand je suis comme ça mes pensées tournent en boucle, je suis oppressée et j'ai l'impression que je ne m'en sortirais jamais! Je vois tout en noir, absolument tout. Vivement que ça passe. Ras le bol!"

Ou : "Je me sens mal, je culpabilise. Je n'arrête pas de pleurer. Je me sens idiote et anormale d'avoir ces peurs car jusqu'à présent je ne les avais pas. J'ai honte.  J'en ai marre, tellement marre, j'aimerais ne plus avoir peur, cette peur qui me ronge et m'épuise. J'éprouve une grande souffrance et je me sens incapable de faire face aux situations à venir...J'aimerais être comme tout le monde, sans stress, sans angoisse. Je regarde les autres et je me sens encore plus anormale. "

Par ailleurs, certains d'entre vous ont souhaité que je vous fasse partager mes vieux tableaux d'auto-observation qui datent de 2012-2013..... Alors, en voici quelques extraits : 


Contexte qui déclenche
Pensées obsessionnelles
Conséquences à court terme et à long terme

Comportement
Anxiété de 0 à 10
Sensations
Pensées alternatives
Cours particulier 
Je me sens bizarre
 Long terme = chiant
Court terme = aucune si ce n'est que ça me dérange 
 Je continue comme si de rien n'était
 2/10

Aucune
 Bien sur que tu vas y arriver
A la maison avec ma fille
 Phobie d'impulsion, peur de faire du mal à ma fille...mais non tu es bête tu sais que ce n'est qu'une idée
 Long terme = incurable

Court terme = cela m'empêche de profiter du moment présent
 Je continue comme si de rien n'était
 4 /10

Oppression
Boule au ventre
 Pensées automatiques
involontaires
qui ne reflètent pas la réalité
 A la maison avec ma fille
 Pensées qui tournent en boucle. Ca ne va jamais finir, ça y est ça revient alors que je n'étais plus angoissée, ça ne va jamais finir...
 Long terme = incurable

Court terme = cela m'empêche de profiter du moment présent 
 Je me focalise sur ce que je ressens
 4/10

Boule au ventre
Oppression
 C'est rien ça va passer, il faut accepter.
 Aux courses seule
 Vais-je ressentir de l'angoisse? Ca va venir car ça me rappelle une fois où j'ai été angoissée... Faut pas que j'y pense, faut pas que j'y pense
 Long terme = chiant 

Court terme = impression pénible de ne pas pouvoir faire des choses normales sans me poser de questions
 Je continue mais j'aurais tendance à être hypervigilante avec mes sensations physiques
 1/10
 C'est débile, pourquoi ça reviendrait alors que je me sens bien et qu'il n'y a rien.
 Au tel avec ma belle-mère
 Peur de ne pas réussir à parler, peur d'oublier mes mots, peur qu"il y ait de gros blancs car une fois au tel j'ai ressenti de l'angoisse. 
 LT = chiant

court terme = c'est débile et pénible
 Je continue à parler mais je ressens de l'appréhension. 
 1/10 
 C'est débile, au pire si je ne trouve pas mes mots il n'y a aucune conséquence
grave.
 Un matin seule avec la petite
 Pourquoi j'ai une boule au ventre? Ce n'est pas normal. Est ce que je suis heureuse? est ce que j'aime ma fille? Si j'étais heureuse et si je l'aimais je n'éprouverais pas ça. Je ne suis pas normale. a ne devrait pas arriver. Je vais finir dépressive à prendre des cachets. Du coup grosse phobie d'impulsion image violente et angoissante. 
 Long terme = ça m'angoisse 

Court terme = pas bien
 Je fais comme si de rien n'était et je tente de ne pas me focaliser dessus. 
 Boule au ventre. 
Stress
Grande tension intérieure
agacement
6/10
 Ce sont des pensées à la con, des phobies d'impulsion. J'aime ma fille, ce 'est pas la réalité, juste de fausses pensées. 
 A la maison avec mon conjoint et ma fille
 J'ai l'impression que lorsqu'ils me regardent , je suis comme une schizophrène au regard vide qui interpréterait ces regards comme une menace. Peur de la folie. 
 Long terme = chiant

court terme = ça me dérange 
 Je continue comme si de rien n'était. 
 Une mini oppression. 

4/10
 Ce sont des pensées débiles qui n'ont aucun sens. 

vendredi 23 mai 2014

Livres utiles sur les tocs, phobies d'impulsion et attaques de panique (Bibliographie pratique)

Pour connaître ce dont on souffre, il faut évidemment beaucoup lire pour comprendre. Certains livres m'ont été utiles, je tenais donc à vous les faire partager :

- Christophe André (psychiatre), Psychologie de la peur : craintes, angoisses et phobies.
C'est une approche générale sur les différentes peurs et les mécanismes de celles-ci. Il écrit de manière naturelle et normale, de manière sympathique. Il parle très peu des phobies d'impulsion (1page ou 2).

- Franck Peyré (psychiatre), Faire face aux paniques : comment vaincre les crises et l'agoraphobie.
Ce livre propose des solutions pratiques et des exercices concrets. Il a été pour moi un complément utile à  la TCC. Il explique bien les mécaniques de la peur, de l'angoisse, l'hyperventilation, les techniques utilisées en TCC : l'exposition, la respiration abdominale. Il évoque aussi les évitements qui renforcent les peurs.

- Jean-Luc Emery (psychiatre), Surmontez vos peurs : vaincre le trouble panique et l'agoraphobie.
Il s'agit du même style de bouquin que le précédent avec des exercices concrets et pratiques. Il vient compléter le précédent. L'approche est différente mais intéressante.

Pour les tocs sans rituels ni compulsions et phobies d'impulsion, trois bouquins sont intéressants :

- Franck Lamagnère (psychiatre), Toc ou pas toc? Reconnaître un trouble obsessionnel compulsif et le guérir. Le seul et je dis bien le seul livre qui aborde les tocs de pensées, phobies d'impulsion avec des exemples concrets de patients qui en souffraient. Il s'agit du meilleur livre que j'ai lu sur les tocs. J'ai écrit un article dessus : https://mestocsetmoi.blogspot.com/2018/04/pensees-obsessionnelles-ruminations.htm
- Alain Sauteraud (psychiatre), Je ne peux pas m'arrêter de laver, vérifier, compter. Mieux vivre avec un toc. Enfin un livre qui parle des pensées obsessionnelles ou ruminations mentales, des tocs sans compulsions ou rituels. Il évoque le principe de la TCC et surtout, il y a des exemples concrets, des histoires réelles avec ses patients qui ont suivi une TCC. Pour les phobies d'impulsion, il parle d'une maman qui ne pouvait plus rester seule avec sa fille et qui est désormais guérie. Livre très parlant et accessible.

- Franck Lamagnère (psychiatre), Manies, peurs et idées fixes.
Ce livre m'a été prêté par la psy car il n'est plus édité (dommage). L'auteur évoque les mécanismes de la peur et des angoisses, et parle de ses patients qui souffraient de différents tocs et qui ont suivi une tcc avec lui. Les exemples sont précis et on s'y retrouve dedans. Ce livre est très parlant et accessible.

Le premier rendez-vous chez la psychiatre spécialiste en TCC

Le premier rendez-vous, que j'ai attendu avec la plus grande impatience durant un mois, et ce il y a deux ans, fut pour moi une véritable libération.  J'étais déjà allée voir un psychiatre, juste une fois pour parler, mais je n'avais absolument pas accroché car il m'avait écouté quasiment sans rien dire en prenant des notes, je m'étais donc sentie un peu seule.

Là c'était différent. Le doc D. est une femme, sympathique et souriante, avec qui je me suis tout de suite sentie en confiance et à l'aise.
Lors de ce premier rendez-vous qui a duré une heure, elle m'a posé de nombreuses questions sur moi, ma vie, mon passé, mes peurs.
Et elle m'a rassurée. 
Non, je n'étais pas folle, non je n'étais pas schizophrène.
J'étais juste très angoissée et quelqu'un de tout à fait normal. 
Elle m'a expliqué ce dont je souffrais à l'époque : les phobies d'impulsion et les attaques de panique.

J'étais rassurée. Je me suis mise à pleurer sans pouvoir m'arrêter. 
C'est tout ce dont j'avais besoin : être rassurée.

La peur de la folie était ce qui me rongeait à l'époque. J'ai eu quand même du mal à la croire (c'est hallucinant d'ailleurs), elle pourtant spécialiste en la matière.J'avais peur qu'elle se soit trompée sur mon cas. "Et si elle avait fait un mauvais diagnostic? Et si j'arrivais à tromper son jugement?"

"Et si".... voilà la question des toqués. 

Et si je fais ça va t-il se passer ça?
Et si je ne le fais pas, que va t-il m'arriver?
Et si je ne suis plus capable de faire ça?
Et si je pense ça, ça veut dire que c'est vrai?
Et si je pense ça, ça veut dire que ça va se réaliser?

Les pensées vous font croire n'importe quoi. Elles vous bousillent, vous triturent l'esprit, vous détruisent à petit feu. C'est comme si vous étiez prisonnier. Prisonnier de vous même.
La plus grande liberté aujourd'hui serait d'être libérée de mes pensées, d'en être détachée. Un jour qui sait?  


jeudi 22 mai 2014

Gestion de l'angoisse, je maîtrise désormais....

Depuis quelques temps mes tocs reviennent. 
Ce ne sont pas les phobies d'impulsion, car elles, elles ne m'embêtent plus.
Ce sont des pensées qui tournent en boucle dans mon esprit et qui m'empêchent d'être dans l'instant présent. Je rumine sur le fait que je ne suis pas normale, que j'en ai marre d'avoir des pensées obsessionnelles qui m'empoisonnent la vie, que je ne serai jamais tranquille et totalement heureuse, que j'ai peur de ne jamais guérir, que j'ai peur de ressentir de l'angoisse, que j'ai peur de ne pas arriver à faire certaines choses....et ça tourne, et ça tourne....
Je suis épuisée. J'en ai ras le bol. Cela fait plus d'une semaine que ça dure....heureusement, il y a eu quelques accalmies.Je carbure aux oméga 3 et au magné b6.

Je pense savoir les raisons pour lesquelles je rumine :

- Je suis fatiguée car ma fille de 11 mois se réveille tous les matins à 5h et ne se rendort pas avant...que l'on parte travailler....et depuis une semaine elle est malade donc nous sommes sur les rotules...
La fatigue est la porte ouverte aux tocs et pensées pénibles. Il est indéniable qu'elle les accentue. 

- Je suis tendue....conséquence de la fatigue, même si je dors bien. 

- Je viens de me faire inspecter en cours pour valider mon année de stage.... Le stress est en train de retomber.... En période de relâchement je suis plus vulnérable car je n'ai pas l'esprit occupé, j'ai tout le temps de penser et de ressasser....

- Je lutte contre mes pensées et je vais regarder les forums sur internet. J'ai tout faux! Ce n'est absolument pas ce qu'il faut faire car cela renforce les pensées et les ancre un peu plus dans mon esprit.
Plus on essaie de les combattre, plus elles sont présentes, moins on y prête attention, plus elles disparaissent et s'évanouissent comme elles étaient venues. 

Ce matin, j'étais tendue. J'ai ressenti une espèce de tension intérieure et la boule au diaphragme (ou plexus solaire). Je me sentais oppressée alors que je n'avais aucune raison de l'être. La machine s'est remise en route : "Ça y est, ça recommence, tu vas être angoissée, tu vas être mal, ça ne finira jamais, tu n'es pas normale, tu n'es pas dans l'instant présent".... J'ai soufflé et respiré...et j'ai essayé de m'occuper. La boule est partie.

Ce soir, malgré une séance de sport (peu intensive car renforcement musculaire), j'étais très agacée. Et la boule est revenue. Et les pensées qui l'accompagnent aussi. Je me suis focalisée sur la boule, l'angoisse est montée. Les pensées défilaient comme les paysages en voiture, à toute vitesse. Je ne suis pas parvenue à les stopper. Et "vas y Jeannot" comme dirait mon père.

L'angoisse vous fait penser et vivre des choses étranges. Pas besoin de drogue, l'adrénaline vous fait percevoir un monde totalement différent : les bruits sont amplifiés voire dérangeants, votre vision vous joue des tours, et tout monte crescendo! 
Les pensées s'enchainent aussi : "Ça y est, tu sens tout ça, tu vas devenir folle, tu vas péter un câble, tu as des hallucinations auditives et visuelles, ça y est ma pauvre, t'es barjo!". Et j'en passe. Le pire est sans doute de savoir au fond que tout est faux, que ce ne sont que des pensées, mais quelque chose, un grain de sable nous fait penser le contraire.

Là, ce soir, j'ai dit stop. Je suis allée dans ma chambre, et j'ai commencé la respiration abdominale en carré. Depuis mon accouchement, je suis au top pour gonfler et dégonfler mon ventre en respirant.
L'hyperventilation est la cause de l'angoisse qui change le ph du sang et conduit à une montée d'adrénaline. Le fait que j'ai cette sensation d'oppression vient du fait que mon diaphragme est contracté. J'ai compris les mécanismes de l'angoisse.

Donc, je m'allonge, jambes écartées, une main sur mon ventre et je commence: 
- j'inspire sur 3/4 secondes,
- je bloque sur 3 secondes,
- j'expire sur 4/5 secondes, 
- je bloque sur 3 secondes.... et on repart...

J'ai fait ça pendant 10 minutes. Effet garanti. Plus de boule au ventre, plus d'oppression. Plus de pensées gênantes. J'étais zen et relaxée, j'ai même failli m'endormir! Hallucinant.
Maintenant, je maîtrise la respiration abdominale, et ce soir j'étais vraiment fière de moi (pour une fois).

Par contre, il faut bien le faire, il ne faut pas que la cage thoracique se soulève. Il faut avoir l'impression que l'on pousse son ventre vers le bas.
Quand je lisais dans des blogs, des livres ou que ma psy me disait que la respiration abdominale faisait des miracles, je n'y croyais pas vraiment. Désormais, j'en suis convaincue.


La première attaque de panique

Après deux ans sans phobies d'impulsion (ou presque pas), j'ai commencé à faire des remplacements en lycée et collège car je n'avais pas eu le concours, et il fallait que je travaille absolument. J'avais énormément de boulot : les cours à préparer pour 5 niveaux différents, l'horreur! Je passais mon temps à faire mes cours, corriger les copies, sans aucun répit.

Je ne m'accordais presque pas de temps. Je ne faisais que ça. Je travaillais sans cesse de manière effrénée pour être au top! Je pense, avec du recul, que j'ai fait une sorte de BURN OUT.

Toutefois, lorsque les vacances d'Avril sont arrivées, j'ai tout relâché...et mes phobies sont revenues à la charge avec une violence inouïe. Je ne sais pas pourquoi, d'un coup. Et tout ce que j'avais appris s'écroulait comme un château de sable dans lequel on donne un coup de pied. Impossible de les chasser. Elles étaient là, tout le temps. Et j'ai commencé à ressentir de l'angoisse. La boule au plexus solaire qui oppresse. 

La culpabilité d'avoir ces pensées. Le sentiment d'impuissance face à elles. Le sentiment de nullité face à cela. J'ai pleuré. Beaucoup. Et je me suis dit : "Et si je n'arrivais pas à faire cours?" "Et si j'étais trop stressée?"

L'angoisse vous fait dire et penser n'importe quoi! C'est comme si vous ne deveniez plus maître de vous même. C'est justement là le problème, la peur de ne plus pouvoir contrôler. Se contrôler.

Le jour de la rentrée, après les vacances. J'ai stressé. Boule au ventre le matin. Palpitations. Bâillements. Arrivée en classe. L'horreur. Je lisais un texte et tout d'un coup : bouche sèche, impression que j'allais défaillir, vision troublée, souffle coupé. L'ANGOISSE! LA PANIQUE!
J'avais l'impression que tous les regards étaient braqués sur moi, que tous mes élèves voyaient que je n'allais pas bien. C'était affreux, l'horreur totale. Je me sentais extrêmement mal.
Je ne suis pas partie. J'ai pris la correction de ce que je faisais et j'ai dicté en marchant dans la classe. Les symptômes sont partis. J'ai fait mes cours toute la matinée, mais j'étais angoissée.

Je me suis dit : "tu as surmonté ta spasmophilie, ta boulimie tu vas réussir à vaincre ça aussi". Mais c'était invivable. Tous les soirs je m'endormais en pensant au lendemain. Et lorsque je conduisais le matin, j'étais dans un état d'angoisse total. Mais je n'ai jamais évité. J'ai enduré. Heureusement je crois. Et sans médicament.

J'étais mal, je croyais devenir folle, bipolaire ou schizophrène. La peur de la folie, c'était mon obsession du moment. La peur de faire une dépression, d'être enfermée dans un HP.

J'ai donc décidé d'aller voir mon médecin traitant qui m'a parlé du trouble panique. Il m'a prescrit un anxiolytique. Mais je n'en ai jamais pris un seul car je suis contre ce genre de médicaments. Il m'a indiqué un psychiatre qui faisait de la thérapie comportementale cognitive (TCC) qui avait de bons résultats. 

Rendez-vous pris : 1 MOIS D'ATTENTE! Affreux! J'ai attendu ce rendez vous comme le Messie.

En attendant, je suis allée voir un homéopathe et un acupuncteur. L'acupuncture m'a fait du bien. L'homéopathie je ne sais pas. J'ai fait une cure de magnésium b6 histoire de. Et, je me suis inscrite dans une salle de sport. Moi qui n'avais jamais fait de sport de ma vie, je me suis dit que c'était le meilleur moyen pour moi de me défouler et d'aller mieux. Grâce au sport, j'ai évacué : 4h ou 5heures par semaine. Il le fallait.