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mardi 4 décembre 2018

DU PASSE A L'AVENIR....TABLEAU D'AUTO OBSERVATION ET PENSEES DU PASSE

Ce week-end, en faisant du rangement, je suis tombée sur mon dossier "TCC". J'y ai retrouvé tous mes papiers : ceux donnés par la psy, les exercices à réaliser, mes tableaux d'auto-observation, mes écrits dans lesquels je parle de mes peurs, de ce que je ressens.... Et bien, je dois dire que j'ai parcouru un sacré chemin et que je reviens de loin. C'est incroyable. Comme quoi, c'est possible. Il faut y croire et espérer. 

Lorsque je relis tout ce que j'ai écrit, j'ai presque l'impression qu'il s'agit d'une autre personne... 
Mais par contre, je me rends compte dans la détresse dans laquelle j'étais, l'angoisse que je ressentais qui était omniprésente, et mes peurs, complètement irrationnelles... J'avais peur, peur d'avoir peur et de ressentir la peur....

Mes peurs ont sensiblement oscillé : 

- peur de faire du mal aux autres et à moi-même
- peur d'être folle, dépressive, bipolaire, schizophrène
- peur d'avoir dit des trucs bizarres ou d'avoir fait des trucs bizarres
- peur de ne plus être capable de parler, de réfléchir, de raisonner, 
- peur d'oublier
- peur des crises de panique et d'angoisse surtout en public
- peur de ne plus ressentir d'émotions
- peur de pas aimer ma fille et d'être une mauvaise mère
- peur de me garer et de faire des manoeuvres et de déranger les gens
- peur de passer des coups de fils importants 
- peur que mes phobies et tocs reviennent

Voici ce que je pouvais écrire,  en 2012-2013 : "J'ai une boule ventre, au plexus solaire. Je me vide d'un torrent de larmes. J'ai l'impression que cette situation ne finira jamais. Mes angoisses me font souffrir terriblement, elles m'enferment, me torturent et me tuent à petit feu. J'ai mal. Tellement mal. J'ai l'impression d'agoniser. "
 
Ou encore : "J'en ai tellement marre. J'aimerais tellement être bien, sans ça ou moins souvent. J'aimerais tellement ne plus me poser autant de questions. J'ai l'impression que c'est un combat, un combat de tous les jours. C'est tellement désagréable l'angoisse, c'est une souffrance, une réelle souffrance. Je suis lassée. J'en ai ras le bol."

Ou : "Toute cette semaine, j'ai beaucoup focalisé sur mes sensations corporelles, comme si j'attendais que la crise d'angoisse arrive, comme si elle devait arriver inévitablement. Quand je suis comme ça mes pensées tournent en boucle, je suis oppressée et j'ai l'impression que je ne m'en sortirais jamais! Je vois tout en noir, absolument tout. Vivement que ça passe. Ras le bol!"

Ou : "Je me sens mal, je culpabilise. Je n'arrête pas de pleurer. Je me sens idiote et anormale d'avoir ces peurs car jusqu'à présent je ne les avais pas. J'ai honte.  J'en ai marre, tellement marre, j'aimerais ne plus avoir peur, cette peur qui me ronge et m'épuise. J'éprouve une grande souffrance et je me sens incapable de faire face aux situations à venir...J'aimerais être comme tout le monde, sans stress, sans angoisse. Je regarde les autres et je me sens encore plus anormale. "

Par ailleurs, certains d'entre vous ont souhaité que je vous fasse partager mes vieux tableaux d'auto-observation qui datent de 2012-2013..... Alors, en voici quelques extraits : 


Contexte qui déclenche
Pensées obsessionnelles
Conséquences à court terme et à long terme

Comportement
Anxiété de 0 à 10
Sensations
Pensées alternatives
Cours particulier 
Je me sens bizarre
 Long terme = chiant
Court terme = aucune si ce n'est que ça me dérange 
 Je continue comme si de rien n'était
 2/10

Aucune
 Bien sur que tu vas y arriver
A la maison avec ma fille
 Phobie d'impulsion, peur de faire du mal à ma fille...mais non tu es bête tu sais que ce n'est qu'une idée
 Long terme = incurable

Court terme = cela m'empêche de profiter du moment présent
 Je continue comme si de rien n'était
 4 /10

Oppression
Boule au ventre
 Pensées automatiques
involontaires
qui ne reflètent pas la réalité
 A la maison avec ma fille
 Pensées qui tournent en boucle. Ca ne va jamais finir, ça y est ça revient alors que je n'étais plus angoissée, ça ne va jamais finir...
 Long terme = incurable

Court terme = cela m'empêche de profiter du moment présent 
 Je me focalise sur ce que je ressens
 4/10

Boule au ventre
Oppression
 C'est rien ça va passer, il faut accepter.
 Aux courses seule
 Vais-je ressentir de l'angoisse? Ca va venir car ça me rappelle une fois où j'ai été angoissée... Faut pas que j'y pense, faut pas que j'y pense
 Long terme = chiant 

Court terme = impression pénible de ne pas pouvoir faire des choses normales sans me poser de questions
 Je continue mais j'aurais tendance à être hypervigilante avec mes sensations physiques
 1/10
 C'est débile, pourquoi ça reviendrait alors que je me sens bien et qu'il n'y a rien.
 Au tel avec ma belle-mère
 Peur de ne pas réussir à parler, peur d'oublier mes mots, peur qu"il y ait de gros blancs car une fois au tel j'ai ressenti de l'angoisse. 
 LT = chiant

court terme = c'est débile et pénible
 Je continue à parler mais je ressens de l'appréhension. 
 1/10 
 C'est débile, au pire si je ne trouve pas mes mots il n'y a aucune conséquence
grave.
 Un matin seule avec la petite
 Pourquoi j'ai une boule au ventre? Ce n'est pas normal. Est ce que je suis heureuse? est ce que j'aime ma fille? Si j'étais heureuse et si je l'aimais je n'éprouverais pas ça. Je ne suis pas normale. a ne devrait pas arriver. Je vais finir dépressive à prendre des cachets. Du coup grosse phobie d'impulsion image violente et angoissante. 
 Long terme = ça m'angoisse 

Court terme = pas bien
 Je fais comme si de rien n'était et je tente de ne pas me focaliser dessus. 
 Boule au ventre. 
Stress
Grande tension intérieure
agacement
6/10
 Ce sont des pensées à la con, des phobies d'impulsion. J'aime ma fille, ce 'est pas la réalité, juste de fausses pensées. 
 A la maison avec mon conjoint et ma fille
 J'ai l'impression que lorsqu'ils me regardent , je suis comme une schizophrène au regard vide qui interpréterait ces regards comme une menace. Peur de la folie. 
 Long terme = chiant

court terme = ça me dérange 
 Je continue comme si de rien n'était. 
 Une mini oppression. 

4/10
 Ce sont des pensées débiles qui n'ont aucun sens. 

lundi 1 juin 2015

FICHE n°3 : S'exposer pour supprimer ses phobies d'impulsion, ne plus en avoir peur et ne plus être angoissé (exercices TCC exposition)

Lorsque vous faites une thérapie comportementale et cognitive (TCC), vous vous confrontez à vos peurs. Vous n'êtes pas passif lors des consultations, vous ne racontez pas tous vos malheurs à un psy qui ne dit rien... Bien au contraire!

Vous allez établir ce qui vous fait peur avec votre thérapeute, pour ensuite définir une stratégie d'exposition progressive à vos peurs.
Vous apprendrez les mécanismes de l'angoisse, les solutions pour la gérer, le principe de la TCC...
La TCC part du principe qu'il faut changer ses pensées pour diminuer son angoisse et supprimer ses peurs.

Ainsi par exemple, une situation va déclencher une pensée, qui elle-même va provoquer des sensations physiques d'angoisse, un certain comportement et d'autres pensées.
Ex : A la vue d'un couteau, vous pensez que vous pouvez faire du mal à quelqu'un.
Vous avez peur de ce que vous pourriez faire. Cela va générer de l'angoisse et vous allez donc tout faire pour ne plus être dans cette situation angoissante. 
Vous aurez tendance à éviter les couteaux. Mais en évitant ce qui vous fait peur, vous allez renforcer vos peurs.

ERREUR! IL NE FAUT JAMAIS FUIR.

Il faut se confronter à ce qui vous fait peur. Il faut s'exposer pour se désensibiliser.

Pour cela :
- Définissez quelles sont les situations qui vont déclencher des pensées angoissantes.
- Numérotez-les : de la plus angoissante à la moins angoissante.
- Confrontez-vous progressivement. Tout d'abord, choisissez la situation qui vous angoisse le moins : ex, tenir un couteau à côté d'un proche. Il faut répéter cette situation tous les jours en faisant un tableau d'auto-observation afin de constater une évolution (http://mestocsetmoi.blogspot.com/2015/05/fiche-n2-cerner-ses-phobies-dimpulsion.html )

==> Plus vous allez vous exposer, plus votre angoisse va diminuer, pour finir par disparaître. Vous allez vous réhabituer à effecteur des gestes "normaux".

Vous allez vous dire : "Tiens, ok ça me fait peur, mais c'est débile, jamais je ne pourrais faire une chose pareille. Avant que mes phobies arrivent je ne me posais pas de telles questions. C'est bête. Ce sont juste des pensées."
Au début, l'angoisse sera peut-être à 6/10, puis elle diminuera de jour en jour.


==> Le but est de changer vos pensées farfelues par des pensées remplies de bon-sens. Il s'agit de critiquer vos pensées irrationnelles, de les décortiquer pour ensuite les remplacer par des pensées plus adaptées et cohérentes. C'est ce qu'on appelle la restructuration cognitive.

Il faut y aller étape par étape.
L'idéal étant bien sûr d'être accompagné par un thérapeute spécialisé dans les TCC.
Attention, les TCC étant très en vogue, il faut vérifier si le psy a un diplôme universitaire justifiant une formation en TCC ou s'il fait partie de l'AFTCC : http://www.aftcc.org/carte_membres .

La semaine d'après, si vous êtes à l'aise avec cette situation vous pourrez vous confronter à une autre situation. Le but étant de réaliser les choses de manière progressive.


Cela fonctionne très bien.
==> J'ai mis 2 ou 3 mois pour ne plus être angoissée face aux couteaux, stylos, ciseaux... Je n'avais même plus la pensée que dans cette situation j'aurais dû être angoissée.
Oui, car après on se dit : "Tiens d'habitude ça m'aurait fait peur....". Et puis après, les choses redeviennent naturelles et on y pense même plus. Tout rentre dans l'ordre. Parfois, on a des pensées comme tout le monde, mais elles passent. Je ne m'arrête plus dessus comme avant.

Le cerveau a une grande plasticité : vous pouvez apprendre toute votre vie et changer vos schémas de pensées.
Votre cerveau s'est adapté face à une situation qui vous faisait peur alors qu'il n'y avait pas de danger, seulement, il a pris un chemin qui n'était pas le bon et a mal interprété un signal de danger.
Vous pouvez changer ce chemin et faire repartir votre cerveau sur la bonne voie, grâce à ces exercices concrets. Vous allez lui réapprendre à fonctionner de façon adaptée.
Tout le monde en est capable. Il s'agit d'être patient.

Je posais souvent des questions à ma psy du style :" Il faut combien de temps pour que ça marche? Et après ça dure? On peut en guérir? Il y a des rechutes? On souffre de cela à vie? "

Soyez patient. Tout va rentrer dans l'ordre.

Arrêtez de vous poser des milliards de questions qui ne servent à rien hormis vous polluer l'esprit. Faites vous confiance.
Je pensais que cela serait incurable, que je n'en finirais jamais, que ma vie future serait horrible. Et puis...


Dites-vous toutefois, que les situations de stress, de surmenage et de fatigue sont la porte ouverte à des rechutes. Soyez en conscient. Vous pouvez rechuter.
C'est pour cela qu'il est important de garder des traces de votre cheminement, surtout lorsque vous allez bien. Écrivez quand vous allez bien et moins bien, gardez vos tableaux d'auto-observation. Comme ça, quand vous aurez un coup de mou, cela vous redonnera du courage et vous prendrez plus de recul. Quand les phobies reviennent, on a tendance à être désespéré car on se croyait guéri. On se laisse submerger et parfois engloutir. C'est pour cela, qu'il faut garder des traces lorsque vous allez bien et ne pas avoir peur des rechutes. Ayez un mode de vie sain et méditez!

mardi 26 mai 2015

FICHE N°2 : Cerner ses phobies d'impulsion pour mieux les vaincre (auto-observation TCC)

Afin de bien comprendre ce qui vous fait peur et voir si vous avez des rituels de réassurance, il est utile de coucher sur le papier vos pensées. Ce n'est pas parce que vous allez les noter qu'elles vont devenir réalité, mais cela vous permettra d'analyser ce qui vous fait peur et de prendre de la distance par rapport à vos pensées obsessionnelles.
Pour cela, vous allez tenir un journal de bord pendant quelques semaines.
Vous allez noter vos pensées obsessionnelles, les situations qui les déclenchent...

J'avais réalisé ce tableau avec ma psychiatre et cela m'a été très utile pour comprendre ce qui me faisait peur.

Faites un tableau avec 6 colonnes : - Dans la 1ère colonne, notez le contexte qui déclenche vos pensées (seul(e), avec conjoint, bébé,à la maison, je ne fais rien, je suis occupé(e)).

- Dans la 2ème colonne, notez vos pensées, votre monologue intérieur ainsi que le pourcentage de croyance à vos pensées : "J'y crois à 10% ou à 80%")

- Dans la 3ème colonne, notez votre comportement : Que faites-vous? Vous évitez une situation? Vous partez de la pièce?

- Dans la 4ème colonne, notez vos sensations physiques : ce que vous ressentez. Êtes-vous oppressé(e)? Avez-vous une boule dans l'estomac?

- Dans la 5ème colonne, notez votre niveau d'anxiété sur 1 à 10;

- Dans la 6ème colonne, notez ce que vous devriez vous dire normalement : "Je n'ai pas de raison d'avoir peur..." 

==> Ce tableau doit être rempli sur le moment ou 2 heures après. Pas plus.
Vous allez ainsi voir ce qui déclenche vos pensées et quelles sont celles que vous craignez le plus.

La 1ère fois que j'ai eu des phobies d'impulsion, je traversais une période difficile de ma vie : avortement, concours. Bref, c'était l'horreur. J'étais hyper anxieuse et c'est arrivé un soir où j'enlaçais mon conjoint et je me suis vue en train de l'étrangler. J'ai eu cette vision pendant des jours, et j'en ai eu d'autres qui sont arrivées. C'était terrible. J'avais très peur.
Peur de moi-même, de ce que j'étais, de ce que je pouvais faire.
"Pourquoi cela m’arrivait à moi?"

Je me suis renseignée sur internet pendant de longues heures et j'ai découvert ce dont je souffrais : les phobies d'impulsion.
Pendant plus d'un an, j'avais peur des couteaux, des fourchettes, des ciseaux, des sacs en plastique, je n'osais plus regarder le journal télévisé, des séries policières ou des films d'horreur. C'était intenable. J'avais l'impression de devenir folle.

Et puis, j'ai beaucoup lu sur la TCC et j'ai compris qu'il ne fallait pas éviter les situations dont on avait peur. Alors je me suis forcée à regarder des films, à jouer avec des couteaux...
Et puis, c'est passé.

Mais c'est revenu. 3 ans après. Avec une violence extrême.
Je bossais énormément les soirs et les week-end, j'étais très stressée. Et puis, mes phobies d'impulsion se sont déclenchées. C'est drôle j'avais oublié tout mon bon sens, tout ce que j'avais appris dessus.
Comme si c'était la première fois que ça m'arrivait.
J'étais extrêmement angoissée : j'ai fait ma première crise de panique.
Et oui, comme si ce n'était pas assez compliqué, un autre problème est venu se greffer : le trouble panique. CHARMANT.


Lorsqu'elles sont revenues j'aurais du consulter tout de suite ma future psychiatre spécialiste en TCC, je pense que j'aurais évité de développer ce trouble panique. J'ai cru que je pouvais y arriver seule. J'ai attendu 2 mois durant lesquels j'ai vécu dans l'angoisse. Et puis, j'ai fini par appeler.

==> Ce rendez-vous a été un immense soulagement : je n'étais ni schizophrène, ni folle, juste très anxieuse. J'ai pleuré des litres de larmes et nous avons commencé la TCC. Heureusement.

Sans anti-dépresseurs et sans anxiolytiques. Elle m'a sauvée.

Le plus dur n'a pas été de vaincre les phobies d'impulsion au final mais plutôt le trouble panique. Comme quoi...
Cela a mis quelques mois je dirais (2 mois je pense).

Et puis c'est revenu après mon accouchement.

La fatigue est un déclencheur évident chez moi tout comme les périodes de stress, de surmenage
. Mais cette fois-ci, je n'en avais plus peur. Je lui en ai parlé, on a dédramatisé la situation et très vite tout est rentré dans l'ordre.
Là, cela fait 2ans que je suis tranquille, malgré de grosses périodes de stress au boulot.
Donc je croise les doigts. Je sais par contre, que je ne suis pas à l'abri d'une rechute, mais cela ne me fait plus peur.
D'autres fiches sur les phobies d'impulsion vont arriver dans les prochains jours.
En espérant que certain(e)s trouvent des solutions et du réconfort.
==> Ne désespérez pas, l'enfer a une fin même si on croit qu'on va vivre avec toute sa vie...

vendredi 23 mai 2014

L'auto-observation des pensées en tcc : tableau d'analyse pour savoir et comprendre ce qui vous tourmente afin de pouvoir y faire face

Aujourd'hui mes pensées m'ont laissée tranquille, à peu près. Je n'ai pas été angoissée et je n'ai pas été au sport car j'ai la crève (foutu temps!).

Je refais un depuis mardi dernier un tableau d'auto-observation afin d'analyser mes pensées pour bien les cibler, car les thèmes évoluent. Nous avons défini les colonnes avec la psy, nous avons ainsi :

- le contexte qui déclenche,
- les pensées obsessionnelles (le monologue intérieur = ce que je me dis) et le pourcentage de croyance face à ses pensées (j'y crois à 10% ou à 80%)
- les conséquences,
- mon comportement = ce que je fais, 
- mes sensations physiques = ce que je ressens, 
- mon niveau d'anxiété de 0 à 10, 
- les pensées alternatives = ce que je devrais me dire, ce qui est rationnel de penser et le pourcentage de croyance de ces pensées alternatives.

Cette auto-observation m'a toujours été utile car j'ai pu comprendre ce qui déclenchait mes angoisses, mes pensées, ce que je me disais dans ces moments là. Ce tableau sert de base lors de nos entrevues car nous essayons de faire de la restructuration cognitive : en gros il s'agit de tordre le cou à mes pensées irrationnelles, de les détruire pour les remplacer par des pensées cohérentes, adaptées.

Ce tableau doit être rempli au maximum deux heures après la situation qui a généré de l'angoisse. J'ai un petit calepin, c'est plus pratique. 

Aujourd'hui, je me suis rendue compte que j'étais focalisée encore sur mes sensations physiques : "si je ressens ça, ça veut dire que l'angoisse va revenir, et ça va recommencer blabla...." et sur ma peur d'oublier, de perdre le fil de mes pensées et de ne pas arriver à parler (à la boulangerie, lorsque je faisais la queue, c'est ce que je me suis dit).
Ce soir j'ai su mon affectation....et je me suis dit :"et si je n'y arrivais pas l'année prochaine", "et si j'étais trop stressée"et si j'avais trop de tocs, je ne pourrais plus travailler"...

Je me fais mon film. Un film débile. Pensées stériles. Ouf, elles sont parties, je les ai laissées glisser.
C'est affreux ce moulin à vent, cela ne sert à rien à par brasser de l'air et vous emmerder profondément la vie. 
Le plus difficile est la lucidité. La terrible lucidité que l'on a sur nous-même. On sait que tout est faux mais on continue d'y croire. Pourquoi? Je trouve ça terrible. Je me le demande tout le temps. Pourquoi croire à des choses irrationnelles, stupides qui vous détruisent? Pourquoi donc? C'est du sadisme non? C'est d'une extrême violence, une violence envers soi-même. On se cause tout cela. On est notre propre bourreau. C'est inhumain.