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dimanche 25 novembre 2018

LES REPONSES A VOS QUESTIONS

Si vous avez d'autres questions, n'hésitez pas à les poser en commentaires ou par mail. C'est anonyme. 

"Comment avez-vous fait pour guérir et accepter vos pensées?"
Et bien, je suis allée consulter. Franchir ce pas a été une épreuve pour moi, car j'avais peur qu'on me prenne pour une folle, qu'on me diagnostique bipolaire, ou schizophrène, ou dépressive.... J'ai mis un mois à me décider... après une grosse attaque de panique. On ne peut pas vivre angoissé, c'est juste invivable et horrible. 
Beaucoup d'entre vous attendent plusieurs mois, voire plusieurs années avant de consulter mais vous ne faites qu'ancrer un peu plus vos phobies et vos angoisses. Vous vous rassurez comme vous pouvez sur internet, et vous attendez que ça passe en essayant désespérément de vous dépatouiller tout(e) seul(e).
C'est peut-être étrange ce que je vais dire, mais je pense que d'une certaine manière, à un moment donné, on se complaît dans nos angoisses et nos pensées. On ne se définit plus que par ça.
Je l'ai fait moi aussi, je tournais en boucle. Je n'étais qu'angoisse, je vivais angoisse et je pensais angoisse.
Mais il faut se prendre en main, car en ne faisant rien ou en restant seul(e), vous ne faites qu'aggraver votre cas.
Alors aujourd'hui il faut choisir : guérir et se confronter à tout ça ou sombrer un peu plus.
Pour changer votre vie, d
ans l'ordre d'importance, je dirais qu'il faut : 
- être suivi(e) par un super psy qui fait de la TCC;
- accepter votre tempérament anxieux, accepter vos sensations, vos pensées (la question du "comment accepter ses pensées?" je me la suis posée mille fois. Je dirais en s'exposant, en se disant qu'en se prenant la tête dessus ça va être pire et qu'il vaut mieux lâcher prise et se dire que ce sont vos petites pensées involontaires qui reviennent vous embêter mais que ce n'est pas grave et surtout transitoire)
- s'exposer tous les jours à ce qui vous fait peur et se féliciter de ses progrès, s’entraîner, se dépasser. Chaque petite victoire est un pas de plus vers la guérison. 
- Ne pas chercher à se rassurer sans arrêt et accepter le doute (pas d'internet ni de forums hyper anxiogènes) car cela ne fait que renforcer vos pensées. 
- Apprendre à respirer, et ce tous les jours. Pas dans un but précis, juste comme ça.
- En parler à ses proches pour se sentir moins seul(e), moins coupable et moins honteux(se). 
- Lire et se renseigner sur cette phobie, ou sur les tocs en général. 
- Faire du sport!!!!!!!!! 
- Se faire plaisir. 
- S'aimer soi-même et être épanoui(e). 
- Ne pas culpabiliser : ce n'est pas votre faute!!! C'est votre cerveau qui produit des pensées à la noix sans votre consentement. 

"J'ai attaqué une TCC il y a deux mois. Combien de temps faut-il pour en voir les bénéfices?"
C'est une question que beaucoup d'entre vous se posent et que je me suis moi-même posée à maintes reprises. La psy m'avait dit : plus on attend pour consulter, plus on mettra de temps à guérir, ce qui semble assez logique quand on y réflechit. Elle m'avait cité l'exemple d'une patiente qui avait des attaques de panique depuis 10ans (sans consulter) et qui avait du mal à s'exposer et à changer ses fausses croyances... 
En effet, plus on attend, plus le cerveau s'embourbe dans des croyances erronées, et plus il est difficile de modifier ces pensées là... C'est comme si vous preniez un mauvais chemin et qu'il faille le rebrousser d'un coup.... Plus vous avez parcouru de kilomètres, plus vous mettrez de temps à revenir au point de départ.
Heureusement, le cerveau est très perméable, on peut donc modifier nos pensées et nos schémas de pensées, c'est une bonne nouvelle. 
Malheureusement parfois, il se greffe d'autres phobies ou un trouble panique... et là ça sera un peu plus long...ce qui a été mon cas.
Pour ma part, les phobies d'impulsion sont parties vite (2mois je dirais) mais elles sont revenues de temps à autre (après mes accouchements notamment) mais je n'en avais plus peur donc elles sont parties aussi vite qu'elles étaient arrivées. 
J'ai mis plus de temps avec les attaques de panique et les ruminations anxieuses. 

"Comment se déroulent les séances chez le psy? A quelle fréquence y alliez-vous?"
La première séance avait duré une heure car il fallait présenté mon parcours, mes angoisses, mes peurs... dégrossir un peu tout ça.
Les séances suivantes duraient une demi heure. Durant un an, ou au moins six mois (je ne me rappelle plus exactement), j'y allais deux fois par semaine. Cela me rassurait énormément. Après j'ai espacé petit à petit, passant de une fois par semaine, à une fois tous les quinze jours et puis une fois par mois. Parfois, je n'y allais plus pendant plusieurs mois et puis je revenais pour être rassurée. 

Cela fera un an que je n'ai pas consulté. Je suis très contente! Parfois elle m'envoie un petit texto pour prendre des nouvelles ou je lui écris un petit mail pour lui en donner. 
Lors d'une TCC, le psy échange avec vous, vous pose des questions, réagit à vos réponses, il vous fait faire des exercices, ou de la relaxation.
En dehors du cabinet, vous avez des exercices à faire, des documents ou des livres à lire. Ces exercices feront l'objet d'échanges avec le psy comme par exemple le fameux tableau d'auto-observation.
"Ma phobie a pris de la distance. As-tu eu déjà peur de rechuter? "
Les rechutes c'est ce que je craignais le plus. Je les redoutais, je comptais les semaines où j'étais tranquille (sans être angoissée et sans ruminer), et j'attendais presque que mes ruminations reviennent. J'ai fonctionné très longtemps comme cela, je crois que c'est la pire erreur que j'ai pu faire. 
En effet, je ne faisais que provoquer mes propres pensées et quand elles revenaient, je justifiais indirectement mes croyances ("J'en étais sure, j'étais sure qu'elles allaient revenir"). 
Pourquoi? Parce que j'avais peur, j'avais peur qu'elles reviennent, peur de plus être normale, peur de ne plus pouvoir vivre normalement, peur que ma vie se résume éternellement à ça.
J'avais d'ailleurs demandé à la psy : "Quand est-ce que cela finira ? Elle m'avait répondu : quand vous n'aurez plus peur." Elle avait raison.
Il ne faut plus avoir peur des rechutes. Il faut les accepter. 
Il faut accepter d'être comme ça, quelqu'un de plus anxieux que la moyenne. 
Il faut se dire que ça ne va pas durer, et en effet, cela ne dure jamais bien longtemps. 
Il faut se faire confiance.  

"Vos rechutes ont-elles été fréquentes? Nombreuses? "
Les rechutes sont souvent fréquentes et nombreuses. Pour ma part, elles l'ont été. J'ai plutôt bien géré les phobies d'impulsion, notamment après mes grossesses, enfin surtout après la seconde grossesse, pour la première cela a été plus compliquée car j'étais très angoissée pour tout et surtout rien.
Pour mon trouble panique cela a été plus long et plus pénible, je crois que j'en suis venue à bout véritablement il y a deux ans .... et cela avait commencé en 2012.
 J'avais beaucoup de ruminations anxieuses, le moindre changement corporel pouvait déclencher un crise de ruminations 
et à terme de l'angoisse(j'étais hypervigilante à tout changement corporel), et surtout j'étais dans l'anticipation anxieuse de manière constante pour tout et rien. Cela a été une belle galère, mais je pense que les 5 années que j'ai passées sans faire de nuit complète y sont pour quelque chose (mes filles ont fait leurs nuits à 2 ans et demi).

"As-tu pris des médicaments pour guérir?"C'est une question assez récurrente. 
Non, je n'ai jamais rien pris.
Ni anxiolytique (hormis du stresam, mais c'est du pipi de chat à côté de tous les benzo comme le Xanax), ni antidépresseur. 
Après je suis tombée sur une psychiatre qui allait dans mon sens et qui n'était pas pro médicaments. Elle m'avait toujours dit que si elle jugeait la situation appropriée nous aurions fait ce qui aurait été nécessaire. Je lui ai fait confiance et j'ai bien fait. Elle a respecté mon choix. Je me suis davantage tournée vers les médecines douces : kinésiologue, acupuncture, plantes... 

"Je cherche d'où mes phobies viennent, mais je n'arrive pas à trouver une explication". 
Je pense, sous les conseils et avis de la psy, qu'il ne faut pas essayer de justifier et de comprendre à tout prix d'où viennent ces phobies : elles sont là et c'est tout. Arrêtez de vouloir tout expliquer, de vouloir tout comprendre. De toutes façons, ce n'est pas en comprenant d'où elles viennent que cela va changer grand chose. Certains d'entre vous sont persuadés qu'en cherchant dans leur passé ils vont s'en débarrasser. Pourquoi pas, mais je pense que ce n'est pas ça qui vous fera guérir. 

"Quand je regarde les faits divers et les informations à la télé, cela me renvoie à mes phobies d'impulsion. Doit-on les éviter?"
La réponse est non. Il faut regarder les informations, les films d'horreur et les policiers avec de la distance. Moi aussi, j'avais ce genre de pensées à la noix et j'éviter de regarder des trucs dans ce genre. Plus vous vous exposerez à ce qui vous fait peur ou ce qui déclenche vos pensées, mieux vous irez et plus cela deviendra banal pour vous. Jamais au grand jamais vous ne feriez de pareilles choses, les psychopathes ne se posent même pas la question (c'est la psy qui me l'a dit hein). 

"Je doute toujours de moi et de mes pensées. Est-ce normal?" 
Le doute fait partie intégrante de la maladie des gens qui ont des tocs, il en est le coeur, la raison de vivre et d'exister. Sans doute, plus de toc, plus de crainte, plus de peur. 
Il ne faut pas douter de soi dans la phobie d'impulsion, sinon vous allez vous faire flipper tout(e) seul(e) alors qu'il n'y a aucun fondement à vos croyances. Vous n'allez rien faire, rien commettre de grave, vous êtes normal(e), vous avez juste des putains de phobies qui vous gâchent la vie. Alors oui elles sont terriblement bizarres, et parfois terrifiantes, mais il ne faut pas y prêter attention. Elles ne sont pas la vérité, elles ne sont pas votre pensée, elles ne reflètent pas de désirs inconscients. Arrêtez avec toutes ces conneries. (Désolée je suis un peu vulgaire pour le coup). 

"Comment avez-vous su que vos pensées étaient fausses?"
Et bien, c'est là tout le travail de la thérapie comportemental et cognitive (TCC). Il s'agit de faire des exercices d'exposition à l'aide d'un tableau d'auto-observation et de faire de la remédiation cognitive, en gros changer vos croyances erronées. C'est grâce à la psy, à un investissement personnel intense, à des lectures variées et à l'aide de mon conjoint que j'ai réussi à m'en sortir. 

"Est-ce que vous êtes passée par la phase je cherche des informations à tout prix sur internet?"
Oui, malheureusement. Mais sur internet, on ne trouve souvent que du négatif, que ce soit des témoignages ou de fausses croyances, voire carrément des légendes urbaines qui vont vous faire flipper encore plus car vous allez vous dire "punaise et si ça m'arrivait à moi?". 
Avec la psy, nous nous étions rendu compte que je passais un temps fou à rechercher des infos sur tout et rien sur internet et qu'au final il s'agissait d'un rituel de réassurance et donc d'une certaine manière, c'était une compulsion.
Je cherchais à me rassurer désespérément mais je ne faisais au final que renforcer mes peurs. Alors du jour au lendemain j'ai tout arrêté et je m'en suis mieux portée. Il faut absolument éviter les forums, internet et les sites foireux.
En allant sur internet, vous souhaitez apaiser vos doutes, le fameux doute des gens qui ont des tocs "et si?"mais vous ne faites qu'accorder à vos pensées un temps inutile. Ne donnez pas à vos peurs plus de temps qu'elles ne le méritent (c'est à dire aucun). 

"T'es tu déjà sentie mal même sans raison, ou sans pensées?" 
Non je ne pense pas m'être sentie mal sans raison... Après angoissée sans raison je dirais que oui, mais au final, si on cherche bien il y a toujours une raison (stress, fatigue, élément déclencheur divers...). 

"Je ressens toujours une gêne ou une appréhension lorsque je suis à proximité d'objets pointus...Quand est-ce que cette gêne disparaît? "
Rhoooo, alors cette question là aussi je me la suis posée très souvent.
Je ressentais très souvent une gêne, une sensation bizarre quand il y avait un objet pointu en ma présence ou quand j'étais avec mon conjoint ou mes enfants. Cela pouvait être en présence d'un couteau, d'un ciseau, d'un stylo... ou même d'une poche en plastique. Je ne pouvais pas dormir avec un ciseau ou un stylo dans ma chambre.
Le vide me provoquait également une sensation d'inconfort et de gêne (quand j'étais sur un balcon par exemple), il y avait aussi lorsque je faisais le shampoing de mes enfants ou que je leur coupais les ongles.
Pour remédier à cela, la psy m'avait conseillé de m'entourer de couteaux durant la préparation des repas, de me promener avec un ciseau dans mon sac, de ne jamais éviter une situation qui m'était pénible ou qui pouvait potentiellement générer de l'angoisse.
Je l'ai écouté, et c'est ce que j'ai fait.
Aujourd'hui les couteaux sont redevenus ce qu'ils étaient : de simples objets du quotidien, tout comme le reste.
La présence des objets cités précédemment ne me provoque plus rien. Je n'y pense même plus, et je ne pense pas non plus que j'aurais du y penser (vous comprendrez ce que je veux dire). 

"Avez-vous une technique pour accepter vos pensées?"
OUF... C'est une question que je me suis longtemps posée... Il faut déjà s'accepter soi-même, accepter son anxiété, accepter d'avoir des hauts et des bas et que tout ne soit pas parfait et contrôlable.
Dès lors que vous prenez en compte l'incertitude et le fait que tout ne puisse pas se contrôler, je dirais que vous êtes sur le bon chemin. Il faut ensuite distiller du positif dans ses pensées et dans son quotidien,  changer sa manière d'être, de penser et de faire, s'accepter soi-même. Il faut faire du sport, s'occuper, se faire plaisir, être à ce que l'on fait et faire une chose après l'autre. Il faut prendre le temps de vivre. 


"J'ai peur que la maternité me déclenche de nouvelles angoisses. Qu'en est-il pour toi? "
Je répondrai que chaque histoire est différente et que ce qui vaut pour moi n'est pas valable pour quelqu'un d'autre. Notre vécu, notre histoire, nos peurs, font que nous vivrons cela différemment.
Ce que je sais c'est qu'il ne faut pas s'angoisser avant l'heure et de voir au moment venu. Et qu'avec ses enfants il faut faire ce que l'on peut mais du mieux que l'on peut.
Pour ma part, j'ai bien vécu mes deux grossesses, malgré mon hospitalisation d'un mois pour les jumelles à cause d'une menace d’accouchement prématuré.
Pour ma première fille le post partum a été quant à lui très angoissant.... Je me devais d'être parfaite, je voulais tout contrôler... On ne dormait pas, et c'était mon année de titularisation/stagiaire après le capes (la BIG Année quoi). C'était l'enfer. J'étais hyper stressée, crevée et angoissée. Je bossais comme une malade le soir et les weekends.
Je pense que j'ai vécu une année avec une boule au ventre en permanence, c'était l'horreur.
Et, paradoxalement, lorsque les jumelles sont arrivées j'étais hyper épanouie et sereine, apaisée, tranquille, alors que c'était dix fois plus hard!
On a dormi 4 ou 5 heures par nuit pendant 2 ans avec au minimum 3 réveils par nuit en permanence.
Aujourd'hui on dort. Bordel que ça fait du bien!
On a une vie de dingue avec une intendance de fou, mais on se régale avec ces trois petites tornades.
En conclusion, ne vous empêchez de vivre ou de ne pas faire des choses à cause de vos peurs ou de vos angoisses.
La venue d'un enfant est bouleversante car elle remet en cause un certain équilibre à deux, mais elle est source de joie. Il faudra prendre ses marques, faire des erreurs, se confronter à des choses nouvelles. Vous ne pourrez pas éviter la fatigue et le stress mais vous pourrez y faire face car vous y serez préparé(e). Faites vous confiance et n'écoutez pas les autres. Vous y arriverez ! 

"J'ai souvent des douleurs aux cervicales qui accentuent mes phobies, avez-vous déjà connu cela?"
Etant migraineuse depuis que je suis adolescente, les douleurs aux cervicales je les connais plutôt bien, elles font partie du package "migraine" mais elles ne génèrent pas d'inquiétudes particulières chez moi tant elles sont devenues banales. 
Néanmoins, je me suis aperçue, avec le recul, que ces douleurs appelées aussi névralgie d'Arnold, apparaissent généralement en période de tension extrême : fatigue et stress en sont les déclencheurs. Pour moi, il s'agit d'un signal d'alarme : mon corps me lance un message qu'il faut que j'écoute. Il faut alors lever le pied et se reposer, prendre du temps pour soi. 
Ces douleurs aux cervicales déclenchent généralement des céphalées de tension.... Et la boucle est bouclée. 
Elles sont la conséquence de quelque chose, pas la cause de quelque chose. A vous de savoir vous écouter au bon moment et de réagir vite. 

"J'ai des difficultés à m'endormir, la méditation permet-elle de de faciliter l'endormissement? "
La méditation peut vous aider à vous détendre, mais je pense plutôt qu'il faut privilégier la relaxation le soir que la méditation. Une séance de relaxation de Schultz est parfaitement appropriée dans ce cas là. La médiation est plutôt réservée aux différents moments de la journée, car pour être efficace elle doit être pleinement vécue, et lorsqu'on médite le soir on peut tomber dans un demi-sommeil. 
C'est un peu contradictoire comme réponse... Une chose est sûre, il ne faut pas méditer pour le fait de le faire, pour éviter quelque chose ou pour soigner quelque chose. Il faut le faire par plaisir, sans que cela soit une contrainte. 

vendredi 10 août 2018

DE LA NECESSITE D'ALLER CONSULTER UN PSY

Bonjour à tous,

depuis l'ouverture de la page Facebook, beaucoup de gens m'écrivent et je me rends compte que ce sont souvent les mêmes questions qui reviennent, de fait, je pense que j'écrirai un petit article avec les questions que vous me posez le plus souvent.

Par ailleurs, je constate que beaucoup d'entre vous essaient de s'en sortir seuls mais je ne pense pas que cela soit la bonne solution, c'est peut-être même la pire qui soit (j'ai fait la même chose donc je parle en connaissance de cause).
En effet, lorsqu'on a ce genre de phobies ou de tocs on a tellement honte qu'on n'ose pas en parler à quelqu'un, on a peur de soi-même (Est-on fou? folle? bipolaire? schizophrène?), on a peur des réactions des autres (Que vont-ils penser? Ils vont me prendre pour un ou une taré) et par conséquent on se réfugie vers la seule source d'informations que l'on connaît : internet et les forums.
Grave erreur.
La pire qui soit même.
Les gens racontent leurs angoisses, leurs peurs, et vous, vous essayez de vous rassurer, de trouver des solutions, mais au final cela ne fait qu'amplifier toutes vos pensées et elles ne font que s'ancrer davantage.
Il en est de même pour les crises de panique. On pense que l'on va réussir à gérer, qu'on va tenir le coup, on regarde des vidéos sur youtube de gens qui veulent faire du fric, on espère trouver des solutions miracles.
Erreur.
Et puis, on commence à éviter des situations qui provoquent des crises d'angoisse : faire ses courses, aller dans les magasins ou au cinéma, conduire, ...et là le cercle vicieux se met en marche : vous évitez des situations et vous donnez raison à vos pensées, et vous vous empêchez de faire certaines choses voire de vivre tout simplement.

S'il vous plait, faites moi confiance :

ARRÊTEZ INTERNET ET LES FORUMS.

PRENEZ LES PAGES JAUNES.


TROUVEZ ET APPELEZ UN PSYCHIATRE OU UN PSYCHOLOGUE SPÉCIALISÉ EN THÉRAPIE COMPORTEMENTALE ET COGNITIVE (TCC).


Ce sera un premier pas vers votre chemin de guérison. Allez voir un psy, ce n'est pas facile au début, on appréhende, on a peur de ce qu'il pourrait diagnostiquer ou penser de nous, mais il faut y aller. Plus vous attendez, plus vos peurs vont s'amplifier et plus vous allez avoir du mal à changer vos pensées et votre comportement qui en découle. En gros, votre cerveau va faire une mauvaise programmation qui va être plus dure à modifier si vous attendez trop longtemps, un peu comme de vieilles habitudes dont on a du mal à se débarrasser.
Alors n'hésitez plus. Allez consulter, c'est la meilleure chose que vous puissiez faire. 
Deux options s'offrent à vous :
- aller voir un psychiatre (c'est un médecin, donc un docteur habilité à vous prescrire des médicaments si besoin est). Dans ce cas la consultation sera remboursée. Certains psychiatres pratiquent des dépassements d'honoraires (ce qui est mon cas).
- aller voir un psychologue (c'est une personne qui a fait des études de psychologie et qui a au moins un master, bac +5, voire un doctorat). Dans ce cas, la consultation ne sera pas remboursée. Certains psychologues sont très bien formés à la TCC.

Et après, c'est au petit bonheur la chance. Soit vous tombez sur quelqu'un de super et vous accrochez bien avec la personne, soit ce n'est pas terrible, et il vaut mieux changer dans ce cas là.

Toujours est il qu'il faut se faire aider par quelqu'un qui est formé et qui a des solutions à vous apporter. Il est reconnu et prouvé que les thérapies comportementales et cognitives sont les meilleures pour soigner les crises de panique, tocs et phobies d'impulsion.
Ne restez plus dans votre coin, et faites le premier pas, le premier pas vers votre guérison. En restant dans votre coin, vous vous isolez, vous ruminez, vos pensées tournent en boucle... Se confier est très libérateur! Vous ressentirez une incroyable fierté après.

J'espère que vous écouterez ce conseil. Vraiment.


dimanche 29 avril 2018

UN LIVRE QUI VA VOUS FAIRE DU BIEN ET VOUS FAIRE ARRETER DE CULPABILISER ET D'AVOIR HONTE

Bonjour à tous,

cela fait un moment que je voulais vous parler du livre du Dr Franck Lamagnère qui a su mettre des mots justes sur certains maux dont souffrent ceux qui ont des tocs de pensées (pensées obsessionnelles, phobies d'impulsion, trouble anxieux....). 

Il s'agit lui livre Toc ou pas Toc? qui est publié chez Odile Jacob. C'est le seul livre (à ma connaissance) qui parle véritablement des ruminations ou pensées obsessionnelles, et surtout des phobies d'impulsion. 

Ce que j'ai particulièrement apprécié dans ce bouquin ce sont les nombreux exemples concrets de patients qui ont tous des tocs vraiment différents dans lesquels chacun peut se retrouver (ou non). Il permet vraiment de se déculpabiliser et de se dire "punaise je suis normal(e)" en fait!
Je l'ai emprunté à la bibliothèque, mais je vais finalement l'acheter car il est vraiment bien. 

Ce bouquin se divise en 3 parties : 


- description des tocs (thèmes religieux, moraux, superstitieux c'est dans cet item où l'on va retrouver les phobies d'impulsion/ thèmes de contamination et de pureté/ thèmes de précision, d'ordre, de symétrie/ thèmes de protection à l'égard des dangers, catastrophes /thèmes des tocs inclassables); 


- Mieux comprendre et connaître la maladie (Aux origines du toc/ toc ou pas toc comment faire la différence? / sensations ou impressions intrusives tocquiennes/ à propos du doute obsessionnel 


- Combattre les tocs (TCC, traitements médicamenteux, ...). 


Je l'ai lu de part en part et je souhaitais vous faire partager quelques extraits qui je pense vous feront le plus grand bien. 


- "Les patients qui souffrent de cette maladie craignent à tort que les pensées, les images ou craintes affreuses qui les assiègent dévoilent quelque chose les concernant, de l'ordre de l'inconscient, de leur vraie nature. Alors qu'en fait, ils ont ces pensées, ces images, ces craintes uniquement du fait d'un dysfonctionnement cérébral réversible, en rapport avec le logiciel toc (...). " 

==> Bonne nouvelle, c'est juste votre cerveau qui déconne, et qui plus est ça se soigne et ça se modifie. OUF! 

- "Un psychiatre, Stanley Rachman, a clairement expliqué que ce ne sont pas tant les pensées intrusives surgissant involontairement dans l'esprit du patient qui posent problème mais la lecture, l'interprétation erronée qui en est faite : "je suis fou", "je suis mauvais", "je suis dangereux". Telle personne est hantée par l'impression qu'elle va donner un coup de couteau à son conjoint qu'elle adore. Elle se pense folle, mauvaise ou dangereuse. Telle autre est assiégée par des images blasphématoires ou sexuelles. Telle autre se sent obligée de faire des gestes pour éviter un malheur : elle se croit folle. 

Savoir qu'il n'est est rien, que ces idées, ces images, ces impulsions, ces insultes, ces obligations ne signifient absolument rien concernant la "vraie nature" de la personne qui en fait l'expérience, hormis le simple fait qu'elle a un toc, est un vrai soulagement. 
Apprendre qu'elle n'est en rien responsable de ces phénomènes psychiques involontaires est une libération. 
(...) Quelle délivrance pour ces patients d'apprendre que toutes ces pensées involontaires, qu'ils voudraient ne pas avoir, ne sont que la résultante d'un dysfonctionnement. Certes, elles proviennent bien de leur cerveau, mais elles ne sont pas les leurs, on dit qu'elles sont égodystoniques, c'est à dire contraires au sytème de pensée de la personne". (Il évoque ensuite pour exemple un gendarme qui avait peur d'étrangler ses enfants). 

==> Ce passage est extrêmement bien écrit. Il décrit de façon très juste, la manière de pensée des gens qui ont des tocs. Pour ma part, lorsque j'ai commencé à avoir des phobies d'impulsion je pensais sincèrement être folle, dangereuse, et même schizophrène.... Et puis, la psychiatre m'a expliqué qu'il s'agissait seulement de tocs... et là, c'est comme si la chape qui pesait sur mes épaules s'écroulait et tombait d'un seul coup. Une vraie délivrance! J'étais soulagée, je ne faisais que pleurer car ma culpabilité s'envolait avec mes larmes qui coulaient. 


A RETENIR : 

- CES PENSEES NE SONT PAS LES VOTRES ET NE VOUS APPARTIENNENT PAS. 
- CES PENSEES SONT INVOLONTAIRES ET NE SIGNIFIENT RIEN. 
- VOUS ETES NORMAL(E). VOUS AVEZ JUSTE DES TOCS. 
- C'EST L'INTERPRETATION DE VOS PENSEES QUI GENERE DES ANGOISSES ET LE FAIT QUE VOS PENSEES REVIENNENT. 
- IL S'AGIT DE VOTRE CERVEAU QUI DYSFONCTIONNE INVOLONTAIREMENT. 


EN SOMME  : ARRETEZ DE CULPABILISER ET D'AVOIR HONTE, CE N'EST PAS DE VOTRE FAUTE. 


- Voici ce qu'il dit au sujet des phobies d'impulsion :" Dans ce type de toc, le patient a l'impression qu'il va faire quelque chose qu"il ne voudrait pas faire. Souvent, la maladie va encore plus loin (c'est la maladie du doute), lui donnant le sentiment tocquien qu'il en a envie. Dans certains cas, la maladie peut assai le faire redouter de l'avoir réalisé. Ces patients pensent être fous et ont souvent terriblement peur d'en parler. 
Ils ont peur de se faire du mal, de se trancher la gorge, de se jeter par la fenêtre ou sous le métro, de mettre leur langue dans les prises de courant. Surtout, ils ont peur de faire mal aux autres (peur de taper, d'étouffer, d'étrangler, de donner des coups de couteau) et parfois peur de l'avoir fait (maladie du doute). Ils ont aussi peur d'avoir eu des relations homosexuelles, d'avoir ou d'avoir eu des relations sexuelles avec des enfants, des animaux, de violer ou d'avoir violé, de s'exhiber ou de l'avoir fait, ou encore de laisser échapper des obscénités ou des insultes."


mardi 30 mai 2017

Merci pour vos messages d'encouragement et petits conseils

Bonjour,

vous êtes très nombreux et nombreuses à m'écrire et je ne peux évidemment répondre à tout le monde, de fait, je m'en excuse.

Je tenais à vous remercier sincèrement pour vos gentils messages, bienveillants dans lesquels vous m'expliquer que mon blog est très positif et qu'il vous a apporté des solutions, du réconfort, et surtout de l'espoir, et ça c'est le plus important à mes yeux.
Je suis vraiment profondément touchée, cela me pousse à continuer, car je me sens utile et j'ai l'impression que j'apporte mon aide, même si elle est infime. 

Je sais que face aux phobies, aux ruminations et aux crises d'angoisse on doute souvent de soi-même, de nos capacités à dépasser tout cela, on ressent parfois une certaine lassitude et parfois un certain abattement.
Je voulais que vous sachiez que rien n'est jamais perdu, que vous êtes à la fois votre meilleur ami mais aussi votre pire ennemi, et qu'il faut absolument croire en vous malgré tout.

Vous seul êtes capable de faire changer les choses, avec de l'aide évidemment, cela est préférable et surtout beaucoup plus rassurant.
Pour aller de l'avant, il faut arrêter de vous poser en victime (Pourquoi moi? Qu'ai-je fait? Pourquoi ne suis-je pas normal? ....) et essayer de modifier votre façon d'être et de penser.
La plupart des anxieux ont des schémas de pensées très négatifs et ils voient très souvent le verre à moitié vide plutôt qu'à moitié plein... Ce sont des schémas cognitifs qui génèrent des pensées automatiques. Si vous changez vos schémas de pensées, vous modifierez vos pensées automatiques.
Il faut essayer de changer cela car le positif entraine le positif. Il faut pour cela apprendre à avoir confiance en vous et ne pas vous dévaloriser.
La clé de la guérison est pour moi la bienveillance : soyez bienveillant avec vous-même, accordez-vous le droit de ne pas être parfait, pas comme les autres. Faites de votre différence une richesse. Vous êtes sans doute plus sensible, plus émotif, mais ce n'est pas grave. Au contraire. 

Je vous conseille de faire des exercices pour changer vos pensées et de lire des bouquins sur la pensée positive, ça aide vraiment beaucoup. Nourrissez-vous de positif!
Je vous conseille également de vous entourer de gens positifs car les gens négatifs vous polluent énormément, et si vous êtes comme moi, très emphatique, vous absorbez toutes ces énergies négatives.

En ce qui concerne les phobies d'impulsion et autres ruminations, voici ce que je préconise : 
- d'aller voir un psychiatre spécialisé en TCC ou un psychologue
- d'en parler à vos proches même si ce n'est pas évident (j'ai fait un post à ce sujet)
- de vous exposer le plus possible à ce qui vous fait peur
- de ne jamais fuir les situations qui vous font peur même si elles génèrent une angoisse incroyable
- de pratiquer la respiration abdominale 
- de méditer et de pratiquer la pleine conscience
- de faire du sport (essentiel!) 
- de lire des livres sur ce dont vous souffrez
- de ne PAS aller sur internet pour vous rassurer, il n'y a rien de plus anxiogène que les forums où tous les gens parlent de leurs problèmes!!! Ce sont des rituels de réassurance. Plus d'internet! Vous verrez ça marche bien.
- acceptez vos pensées, ne les combattez pas
- soyez indulgent avec vous même et ne vous culpabilisez pas
- dites vous bien que vous êtes tout à fait normal!
- dites vous que ces pensées sont farfelues et qu'elles ne sont pas vraies!!! CE N EST PAS VRAI! 

Par ailleurs, je voulais vous dire que vous êtes nombreux à me confier vos problèmes et à vouloir échanger avec moi, mais je ne suis pas la bonne personne car je ne suis pas compétente à ce sujet, je ne suis pas un psy! Je n'ai pas non plus les épaules assez larges pour "supporter" tous vos maux. 
Je pense vous fournir tous les outils et conseils nécessaires pour vous aider à guérir, je ne puis me substituer à un psy.  
Vous pouvez bien sur continuer à m'envoyer des messages d'encouragement et des idées sur des posts éventuels, ça me fera toujours plaisir! 
Bonne guérison!


jeudi 18 juin 2015

FICHE N°4 : PARLER DE SES PHOBIES D'IMPULSION A SES PROCHES POUR NE PLUS EN AVOIR HONTE

Parler. Se confier. Avouer ce qui nous tourmente et ce dont on souffre. Ce n'est pas évident. Mais cela fait partie du processus de guérison. C'est la psychiatre qui m'a dit que cela était indispensable pour guérir, qu'il fallait en parler pour éviter d'être dans un état permanent de culpabilité.

Pour moi, cela était impensable : "Quoi? Avouer à mon conjoint mes idées bizarres? Que j'ai peur d'un couteau? Que j'ai peur de lui faire du mal? Que j'ai peur de devenir folle? ".
J'ai mis pas mal de temps à accepter l'idée. Pour moi, ces pensées sont tellement horribles et débiles, qu'on ne peut les avouer. Quiconque raconterait cela serait pris pour un fou (enfin selon moi). Et puis, à force d'en discuter avec la psy, j'ai décidé de franchir le pas.

Nous avons travailler la formulation afin que cela ne soit ni trop bizarre, ni trop violent. Il s'agissait de parler de cette phobie tout en la dédramatisant. Évidemment c'est plus facile d'avouer sa peur des araignées ou des ascenseurs, les gens sont sans doute plus compréhensifs. Mais la peur de faire mal aux gens? Hum hum...

Effectivement, on en parle moins, pourtant cela devient de plus en plus courant j'ai l'impression.
Bref, toujours est-il que je me suis confiée à mon conjoint, en lui disant que j'avais une peur panique de faire du mal aux gens et de me faire du mal, que c'était une peur qui était déclenchée par la vue des objets tranchants ou coupants, des stylos, que c'était une manifestation, un symptôme du stress, que cela se guérissait très bien et que cela n'était rien de grave, mais que cela m'angoissait terriblement. Je lui ai dit qu'il fallait que je fasse des exercices d'exposition afin de supprimer mes peurs. Je lui ai dit que j'étais en souffrance, car je ne comprenais pas ce qui m'arrivait. Je lui ai dit que j'aurais préféré avoir des tocs visibles, comme récurer 10fois la salle de bain, ou appuyer 5 fois sur un interrupteur, car cela se voyait et pouvait plus facilement se contrôler. Mais les pensées sont invisibles et sont un véritable fardeau qu'il faut porter et supporter. On ne peut lutter contre. Il ne faut pas d'ailleurs.

Après avoir expliqué cela, il s'est montré très bienveillant, m'a rassuré, m'a dit que j'étais tout à fait normale, qu'il n'était pas inquiet et n'avait pas peur, qu'il allait m'aider à faire mes exercices.
Malgré ma grande appréhension, j'ai ressenti un immense soulagement.
Je ne gardais plus ça pour moi, car les phobies d'impulsion on en a franchement honte, il est difficile de se confier car on a peur de ce que pourraient penser les gens.

Mais, je vous certifie que cela fait un bien fou!!!
J'ai versé des litres de larmes et un poids est tombé. J'ai beaucoup moins culpabilisé et je pense que cela a largement contribué à ma guérison.
Du coup, j'en ai aussi parlé à ma mère et à ma meilleure amie. J'ai été surprise car elles ont été bienveillantes et compréhensives.


Alors, même si ce n'est pas facile. Il faut oser. Franchissez le pas.
Demandez conseil auprès de votre thérapeute. Essayez de trouver les mots justes. Vous serez soulagé, vous n'aurez plus honte et vous ne serez plus rongé par la culpabilité! Vous allez DÉDRAMATISER!