jeudi 18 juin 2015

FICHE N°4 : PARLER DE SES PHOBIES D'IMPULSION A SES PROCHES POUR NE PLUS EN AVOIR HONTE

Parler. Se confier. Avouer ce qui nous tourmente et ce dont on souffre. Ce n'est pas évident. Mais cela fait partie du processus de guérison. C'est la psychiatre qui m'a dit que cela était indispensable pour guérir, qu'il fallait en parler pour éviter d'être dans un état permanent de culpabilité.

Pour moi, cela était impensable : "Quoi? Avouer à mon conjoint mes idées bizarres? Que j'ai peur d'un couteau? Que j'ai peur de lui faire du mal? Que j'ai peur de devenir folle? ".
J'ai mis pas mal de temps à accepter l'idée. Pour moi, ces pensées sont tellement horribles et débiles, qu'on ne peut les avouer. Quiconque raconterait cela serait pris pour un fou (enfin selon moi). Et puis, à force d'en discuter avec la psy, j'ai décidé de franchir le pas.

Nous avons travailler la formulation afin que cela ne soit ni trop bizarre, ni trop violent. Il s'agissait de parler de cette phobie tout en la dédramatisant. Évidemment c'est plus facile d'avouer sa peur des araignées ou des ascenseurs, les gens sont sans doute plus compréhensifs. Mais la peur de faire mal aux gens? Hum hum...

Effectivement, on en parle moins, pourtant cela devient de plus en plus courant j'ai l'impression.
Bref, toujours est-il que je me suis confiée à mon conjoint, en lui disant que j'avais une peur panique de faire du mal aux gens et de me faire du mal, que c'était une peur qui était déclenchée par la vue des objets tranchants ou coupants, des stylos, que c'était une manifestation, un symptôme du stress, que cela se guérissait très bien et que cela n'était rien de grave, mais que cela m'angoissait terriblement. Je lui ai dit qu'il fallait que je fasse des exercices d'exposition afin de supprimer mes peurs. Je lui ai dit que j'étais en souffrance, car je ne comprenais pas ce qui m'arrivait. Je lui ai dit que j'aurais préféré avoir des tocs visibles, comme récurer 10fois la salle de bain, ou appuyer 5 fois sur un interrupteur, car cela se voyait et pouvait plus facilement se contrôler. Mais les pensées sont invisibles et sont un véritable fardeau qu'il faut porter et supporter. On ne peut lutter contre. Il ne faut pas d'ailleurs.

Après avoir expliqué cela, il s'est montré très bienveillant, m'a rassuré, m'a dit que j'étais tout à fait normale, qu'il n'était pas inquiet et n'avait pas peur, qu'il allait m'aider à faire mes exercices.
Malgré ma grande appréhension, j'ai ressenti un immense soulagement.
Je ne gardais plus ça pour moi, car les phobies d'impulsion on en a franchement honte, il est difficile de se confier car on a peur de ce que pourraient penser les gens.

Mais, je vous certifie que cela fait un bien fou!!!
J'ai versé des litres de larmes et un poids est tombé. J'ai beaucoup moins culpabilisé et je pense que cela a largement contribué à ma guérison.
Du coup, j'en ai aussi parlé à ma mère et à ma meilleure amie. J'ai été surprise car elles ont été bienveillantes et compréhensives.


Alors, même si ce n'est pas facile. Il faut oser. Franchissez le pas.
Demandez conseil auprès de votre thérapeute. Essayez de trouver les mots justes. Vous serez soulagé, vous n'aurez plus honte et vous ne serez plus rongé par la culpabilité! Vous allez DÉDRAMATISER!

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