samedi 8 février 2020

LACHER PRISE ET GUERISON

Bonjour à tous et à toutes, 
après quelques semaines de silence me revoici sur le devant de la scène pour vous parler du fameux lâcher prise car depuis plusieurs mois je me sens en paix avec moi-même, mais pour cela, j'ai appris à me détacher réellement de mes pensées et donc à lâcher prise. 
Il m'aura fallu du temps, de la patience et du courage pour retrouver une vie normale, une vie simple sans inquiétude ni angoisse....mais finalement j'y suis parvenue. Je croyais que cela était impossible et pourtant... 

Le lâcher prise on en entend souvent parler, votre psy vous recommande d'y avoir recours, vous avez sans doute (comme moi) acheter des bouquins sur le sujet comme celui de Guy Finley pour essayer en vain de vous y exercer,  mais pourtant vous n'y arrivez pas. Bordel comment on fait?!!! 
C'était une question récurrente chez moi, je la posais souvent à la psy. Mais je n'y arrivais pas. Ca m'agaçait vraiment d'être incapable d'y parvenir. 
Pourtant je méditais, je lisais, je faisais tout ce qu'il fallait en pensant être sur le bon chemin. Mais ça ne marchait pas. 
Mes pensées était toujours là et je passais ma vie et mes journées à ruminer. 
Et puis un jour j'ai compris, j'ai eu ce fameux déclic. 

Inutile de préciser que pour parvenir à ce déclic il faut entamer son processus de guérison. 

Je m'excuse par avance car je vais me répéter mais tous les gens qui m'écrivent (je dis bien tous) me demandent comment on fait pour guérir. Alors je prends deux minutes pour récapituler tout ça et ensuite je vous parle du lâcher prise. 

Recette miracle pour guérir par ordre d'importance (sans déconner ça fonctionne) : 

1- On commence par se prendre en main et on arrête de vouloir guérir seul en lisant des trucs sur internet : on va consulter un psychologue ou un psychiatre qui pratique la thérapie comportementale et cognitive (la seule qui permet de venir à bout des troubles anxieux). 

2- On ARRETE internet, les forums bidons et les informations anxiogènes. Internet doit devenir votre ennemi. Mais quand je dis on arrête on le fait vraiment ("non mais moi je veux juste me rassurer et voir si ce que je pense est normal"... Oui tu es normal, tu as juste des tocs et tu veux simplement te rassurer. Mais en voulant te rassurer tu entretiens ton toc. OK? ). Faites moi confiance. Internet nourrit insidieusement votre toc et vos angoisses. J'ai senti une baisse significative de mon anxiété le jour ou j'ai totalement arrêté d'aller chercher des trucs sur internet. 

3- On fait les exos du psy, on s'expose à fond à nos peurs et on bouquine. Super méga livre qui vous fera totalement déculpabiliser : Tocs ou pas tocs du Dr Lamagnère (je n'ai pas de com dessus je précise). 

4- On arrête, oui ON ARRETE, de vouloir se RASSURER à tout prix!!!!!! Cette réassurance est le coeur du toc. Prenez le risque de ne pas vous rassurer, même si c'est angoissant. A court terme c'est difficile et éprouvant, mais à long terme votre anxiété baissera et vous vous rapprocherez de la guérison. 

5- On médite (si on y arrive car les gens très terre à terre n'y parviennent pas) et on fait du sport. Bougez-vous. Vous vous sentirez mieux dans votre corps et dans votre tête. 

6- On sort de sa zone confort. Et oui cher(e) angoissé(e), toi qui aime tout contrôler et avoir un environnement rassurant tu dois te dépasser et bousculer tes habitudes, même des petits trucs. 

7- On arrête d'anticiper les situations potentiellement anxiogènes. On attend le moment présent. 

8- On en parle à ses proches car on s'assume et on n'a pas honte parce qu'on a juste des tocs et des angoisses. Ce n'est pas grave et ça arrive à beaucoup de gens. Vous êtes normal(e) !! Si si!!

9- On s'accepte comme on est et on accepte d'avoir des moments, des jours où on se sent moins bien : un peu fatigué(e), un peu agacé(e), un peu stressé(e), un peu triste. Les états d'âme tout le monde en a, on ne peut pas être toujours au top. Arrêtez de vouloir être trop parfait(e). Il m'arrive de temps à autre d'être fatiguée et stressée, mais je ne dramatise pas et je ne me dis plus : "ça y est, ça va recommencer tu vas être angoissée pendant des jours". Désormais je suis philosophe et je me dis : "Demain tu seras plus reposée et ça sera un autre jour". Et je continue ma journée sans y penser. 

10- On apprend à lâcher prise.... ! 

Si je devais résumer le lâcher prise je dirais qu'il s'agit de se foutre complètement de vos pensées ! Facile à dire vous me direz. 
Lâcher prise signifie accepter. 
Accepter ses émotions.
Accepter ses pensées. 
Accepter ses faiblesses. 
Accepter que tout ne soit pas parfait. 
Accepter de ne plus vouloir tout contrôler. 

L'idée clé c'est de ne plus se poser de questions et surtout de ne plus chercher de réponses !!("Pourquoi j'ai ça? Pourquoi je pense ça? Combien de temps ça va durer? Dans combien de temps je vais aller mieux ? Est-ce que je suis normal(e)? Est-ce que ce que je ressens est normal? Pourquoi ça m'arrive? Et si ça revient? Est-ce que je vais m'en sortir? Je suis plus angoissé(e) que d'habitude, comment je vais faire?). 
Si vous donnez de l'eau à votre moulin il continuera à tourner (superbe métaphore pour montrer que si vous nourrissez vos pensées anxiogènes, vous passerez votre temps à ruminer). Vous l'entretenez inexorablement. Mais si vous coupez l'eau et bien il ne tournera plus. 
En gros lorsqu'une pensée bien pourrie arrive et que vous vous sentez angoissé(e) et bien il faut la laisser passer, c'est à dire ne pas rebondir dessus et passer à autre chose. 

Exemple : "Je me sens pas bien, je me sens angoissé(e), je suis une cause perdue. " (= pensée négative bien anxiogène et pourrie). En temps normal vous allez rebondir dessus : " Oh merde, ça recommence, je ne vais jamais m'en sortir, je ne vais jamais être guéri(e) c'est reparti pour un tour. Je suis irrécupérable, je vais finir dépressif(ve). Et si j'étais bipolaire? Peut-être que mes changements d'humeur sont significatifs? Vite il faut que je me rassure (et bim on va chercher sur internet). 
En gros d'une simple pensée anodine va découler une cascade de pensées plus négatives les unes que les autres. Si on ne tient pas compte de cette première pensée et bien on a gagné et on passe à autre chose. Sinon on est parti pour quelques jours de ruminations auxquelles va se greffer de l'anxiété voire de l'angoisse. 

Tout dépend de vous. A vous de choisir. 
Maintenant, lorsque vous aurez une pensée de ce style, et bien il faut vous faire violence. Ok aujourd'hui je me refuse à suivre mon schéma de pensées habituel. Je dis non. STOP. 
Il faut vraiment se forcer au début. Après ça devient automatique, genre je m'en tape le coquillard. 
Il faut dédramatiser, comme lorsque vous êtes méga angoissé(e), il faut vous dire : "'je connais l'angoisse, je sais gérer, je sais que ce n'est pas grave et que ça va passer." 

Ben ouais, l'angoisse c'est pas cool, alors on veut lutter et on cherche tous des solutions pour que ça passe (on évite de se shooter au Xanax ou aux benzodiazépines hein, ça ne résout rien). Et les pensées, on essaie de les chasser. On veut se rassurer et s'apaiser, on va sur internet. 
Bref on a tout faux en voulant agir de la sorte. 
Alors quand l'angoisse est là et bien on respire et on l'accepte. Parfois ça met du temps à passer, une journée voire quelques jours. Mais quand on n'y pense plus et bien elle disparait. 
Il faut vraiment accepter avec patience et bienveillance cet état. C'est là, c'est là. A vous de lever le pied et de changer votre façon de vivre et de penser. 
Accepter l'incertitude. Etre patient(e). 

Pour changer votre manière de penser, il faut essayer de penser de manière plus positive. Nourrissez-vous de choses positives. 
Avant je me disais : "Tu ne vas jamais y arriver". Maintenant je me dis : "j'essaie, je vais tout faire pour y arriver, et si je n'y arrive pas ce n'est pas grave". 
Avant je voulais tout contrôler et je ne me laissais que peu de latitude. Maintenant je fais ce que je peux avec le temps que j'ai. Ben ouais, j'ai 3 enfants, un métier, peu de temps pour moi alors le ménage peut attendre, les lessives aussi. 
En gros, il faut accepter l'imperfection tout en faisant du mieux qu'on peut quand on le peut. 

Quand je dis qu'il faut changer votre manière de vivre et bien oui, la guérison ça passe aussi par là selon moi (c'est très subjectif mais bon). Il faut vraiment sortir de votre zone de confort, vous dépasser, faire des trucs qui vous dérangent (pour ma part c'était passer des coups de téléphone pour faire des réclamations, rendre un produit dans un magasin, faire un créneau avec dix bagnoles derrière, mettre dix plombes à choisir un gâteau à la boulangerie...le boulet quoi). Bref, vous voyez le genre. 
Ensuite, apprendre à dire non :"Non je n'ai pas envie. Non je n'aime pas ça. Non ça ne me plait pas". Franchement ça fait du bien. 
L'idée ici c'est de prendre confiance en soi et d'avoir plus d'assurance. 
Il faut aussi ralentir le rythme. Se donner le temps. Prendre du temps. Juste un peu. 

Bref, si je devais résumer le lâcher prise je dirais : 
- Qu'il faut accepter de pas pouvoir tout faire et accepter l'imperfection. 
- Qu'il faut accepter de ne pas guérir tout de suite. 
- Qu'il faut accepter des choses qui nous ennuient : pensées, angoisse. 
- Qu'il faut accepter d'être anxieux(se). 
- Qu'il faut accepter ses émotions et ses états d'âme (on a TOUS des hauts et des bas). 
- Qu'il faut se foutre complètement de vos pensées négatives (#jem'entape). 
- Qu'il faut prendre la vie comme elle vient. Chaque jour suffit à sa peine et c'est bien vrai !!!! 
- Qu'il faut ne pas anticiper (on verra bien et puis c'est tout, pas de "et si???"). 

Le lâcher prise est un état d'esprit dans lequel vous êtes bienveillant(e) envers vous-même. Accordez vous le droit d'avoir des pensées pourries, des émotions négatives, des doutes, des peurs. Vous êtes un être humain et par définition vous êtes imparfait(e). Ce n'est pas grave.
Il faut relativiser et prendre de la hauteur pour se recentrer sur l'essentiel. En pensant de la sorte vous arrêtez de passer à coté de votre vie. Vos pensées vous enferment et elles vous empêchent de vivre pleinement. 
Je me suis vraiment rendue compte que mes pensées étaient le coeur de mes maux. Dès l'instant où j'ai su les apprivoiser, les gérer et m'en libérer et bien mon anxiété s'est envolée avec elles. 

Le lâche prise n'est pas magique et demande de l'entraînement. Il faut vivre différemment et penser différemment. Il n'est que la suite logique de tout ce cheminement. Lâcher prise c'est se dire que ce n'est pas grave, que ça ira mieux demain, et que tout peut s'arranger. C'est voir les choses sous un angle différent. 















vendredi 6 décembre 2019

Témoignage de guérison de Benjamin, 41 ans, papa de 2 enfants

Je m’appelle Benjamin, j’ai  41 ans, je suis marié et père de 2 enfants.
En Octobre 2018, je suis parti pour 3 semaines de vacances  en Californie, en Famille. Il était prévu de faire une sorte de Road trip entre Los Angeles, Las Vegas et le Grand Canyon.
Lors du trajet entre Las Vegas et le Grand Canyon, alors qu’il faisait nuit et que j’étais  assez stressé de rouler dans le désert, dans un noir quasi-total, j’ai commencé à avoir une pensée complètement loufoque : faire une embardée avec la voiture. J’en étais même à regarder mon bras en me disant « mais qu’est-ce qu’il se passe, tu vas le faire !!! ». Un truc totalement effrayant ! J’en avais une boule énorme dans le ventre tellement ça m’avait terrorisé.
Les nuits suivantes, commencèrent des crises d’angoisses très violentes car j’étais terrifié à l’idée de faire du mal à ma femme et à mes enfants. Je réussis tant bien que mal à terminer mes vacances mais ce fut le début d’un véritable calvaire. Toutes ces idées et pensées sombres ne me lâchaient plus. J’étais terrifié et totalement perdu.    
En allant sur internet, j’ai trouvé ce qui m’arrivait car tout correspondait à des « Phobies d’impulsions ».
Dans ma tête toutes les idées les plus saugrenues se sont enchaînées : « Tu es un schizophrène, tu es possédé par le diable, tu vas finir totalement maboul ! On va te retirer tes enfants …Etc ». 
Il faut  savoir que j’ai une relation (comme beaucoup de parents j’imagine) très fusionnelle avec mes enfants, donc la simple pensée de leur faire du mal me terrifiait et me faisait entrer dans un état horrible. J’avais peur de moi-meme et de ce que j’aurais pu faire. 
Entre fin Octobre et début janvier, ma vie a été un véritable calvaire, surement le pire moment de toute ma vie !
Heureusement, je suis tombé sur le blog « Mes tocs et moi » et l’idée de consulter rapidement m’a tout de suite paru être une nécessité. Et ça l’est, IL FAUT ALLER CONSULTER ! RAPIDEMENT !
Après un premier essai avec une psychologue à côté de chez moi (qui ne faisait pas de TCC), j’ai contacté la personne du blog afin d’avoir un contact sérieux de psychiatre qui connait les « Phobies d’impulsions ». Elle me répondit rapidement et me donna les coordonnées de sa psychiatre qui me prit aussi rapidement. 
Dès les premières phobies d’impulsions, j’avais décidé de ne rien cacher à mon épouse et je lui ai tout raconté. J’ai donc fait de même avec la Psychiatre
Ma principale et énorme inquiétude était la peur de devenir  totalement fou, je pensais que ce que je vivais n’était en fait que le début d’un processus m’emmenant vers la folie totale ! Cette idée était vraiment une terreur absolue, j’en avais des boules au ventre à longueur de temps !
La psy me rassura assez rapidement et se fut un réel soulagement. Vu mon état émotionnel, elle décida de me mettre sous antidépresseurs durant un an afin de faire redescendre mes émotions. Il est clair que j’étais totalement dans le brouillard et totalement perdu par ce qui se passait dans ma tête.
Durant l’année 2019, je suis allé la voir toutes les 2 semaines, puis tous les mois, tous les 2 mois, et enfin tous les 3 mois et durant cette année les choses se sont remises progressivement. Avec l’aide de la TCC, j’allais chaque séance de mieux en mieux. Les pensées obsessionnelles, les phobies d’impulsions venaient toujours mais à partir du moment où on change la manière de les « recevoir », tout change !
Aujourd’hui, je suis vraiment vraiment mieux, j’ai toujours l’appréhension que cela revienne, et je pense que cela mettra du temps à partir (l’appréhension) mais j’avance toujours positivement depuis un an. Il faut faire preuve de patience, ne pas hésiter à en parler à vos proches car moi je l’ai fait et aucune, je dis bien aucune personne, à qui j’en ai parlé n’a eu de jugement négatif ou de réaction négative. Ils m’ont tous soutenu dans cette épreuve, chacun à leur manière et cela m’a fait énormément de bien !
Autre chose, les blogs positifs comme « Mes tocs et moi » sont rares et le reste de ce que vous trouvez sur les forums et autres sites internet est anxiogène, ÉVITEZ LES !!! Évitez internet! 
La chose la plus importante est de consulter un psy qui fait de la TCC. La personne qui sera en face de vous vous rassurera et vous fera évoluer dans le bon sens. N’hésitez pas, et ALLEZ CONSULTER !!
Merci de m’avoir lu. 
Benjamin. 

jeudi 21 novembre 2019

Des clics sur les pubs du blog pour soutenir la vie de ce site

Bonsoir, si vous avez deux minutes pour cliquer sur les publicités sur mon site....un clic =0,01cts €. Ok, on est d’accord que ça ne va pas me rendre riche, mais ce blog me prend pas mal de temps (surtout les réponses à vos messages car mes publications se font rares) et si je peux lier l’utile à l’agréable je ne suis pas contre 😊. Bon ok, depuis 2012 je suis à 15€🤣🤣... mais si vous pensez à cliquer de temps en temps ça m’aidera un peu 😊. Merci 🙏

samedi 17 août 2019

QUELQUES NOUVELLES ESTIVALES

Bonjour,
voilà quelques mois que je n'ai pas écrit, mais j'échange avec pas mal d'entre vous, que ce soit par mail ou par Messenger sur Facebook, donc je suis là sans être là.

Pour ma part, tout va bien, rien de particulier à signaler, hormis le fait que je suis convaincue, aujourd'hui plus que jamais, que la clé de la guérison réside véritablement dans l'acceptation et le lâcher prise.
Accepter son tempérament d'anxieux.
Accepter ses émotions, quelles qu'elles soient.
Accepter de ne pas pouvoir tout contrôler.
Et puis, laisser glisser.
Laisser passer.
Arrêter de lutter contre soi-même.
Arrêter de lutter contre ses émotions.
Arrêter de se poser des questions inutiles.
Arrêter de douter.
Arrêter de vouloir tout expliquer, tout analyser.
Et puis, être là.
Etre là avec les siens. Là, dans l'instant présent.
Profiter.
Etre soi-même avec ses failles et ses faiblesses.
Ne plus avoir peur du jugement des autres.
Ne plus s'empêcher de faire des choses par peur.
Et vivre.

Le chemin vers la guérison est parfois long, et tortueux, mais dès qu'on l'entreprend, c'est un pas de plus que l'on fait vers l'apaisement et la sérénité.
Les embuches seront nombreuses et fréquentes, mais ça vaut le coup.
Vous en valez le coup.
Donnez-vous les chances nécessaires pour réussir.
Croyez en vous.
Bousculez vos habitudes et votre quotidien, ce qui vous rassure.
Il faut changer. Il faut essayer. Il faut se dépasser. Il faut oser.

Vous allez y arriver. Faites-vous accompagner par un psy compétent. Parlez en à vos proches.
N'ayez plus peur.

Bon courage dans votre parcours vers la guérison. ;)

J'ai déjà répondu à beaucoup de questions ici : https://mestocsetmoi.blogspot.com/2018/11/les-reponses-vos-questions.html

Si vous avez d'autres questions ça se passe par :
- mail : mestocsetmoi@gmail.com
- en commentaires : sous le post de manière anonyme ou pas.
- sur messenger via facebook, il suffit de liker la page mestocsetmoi et de m'envoyer un message.


mardi 4 décembre 2018

DU PASSE A L'AVENIR....TABLEAU D'AUTO OBSERVATION ET PENSEES DU PASSE

Ce week-end, en faisant du rangement, je suis tombée sur mon dossier "TCC". J'y ai retrouvé tous mes papiers : ceux donnés par la psy, les exercices à réaliser, mes tableaux d'auto-observation, mes écrits dans lesquels je parle de mes peurs, de ce que je ressens.... Et bien, je dois dire que j'ai parcouru un sacré chemin et que je reviens de loin. C'est incroyable. Comme quoi, c'est possible. Il faut y croire et espérer. 

Lorsque je relis tout ce que j'ai écrit, j'ai presque l'impression qu'il s'agit d'une autre personne... 
Mais par contre, je me rends compte dans la détresse dans laquelle j'étais, l'angoisse que je ressentais qui était omniprésente, et mes peurs, complètement irrationnelles... J'avais peur, peur d'avoir peur et de ressentir la peur....

Mes peurs ont sensiblement oscillé : 

- peur de faire du mal aux autres et à moi-même
- peur d'être folle, dépressive, bipolaire, schizophrène
- peur d'avoir dit des trucs bizarres ou d'avoir fait des trucs bizarres
- peur de ne plus être capable de parler, de réfléchir, de raisonner, 
- peur d'oublier
- peur des crises de panique et d'angoisse surtout en public
- peur de ne plus ressentir d'émotions
- peur de pas aimer ma fille et d'être une mauvaise mère
- peur de me garer et de faire des manoeuvres et de déranger les gens
- peur de passer des coups de fils importants 
- peur que mes phobies et tocs reviennent

Voici ce que je pouvais écrire,  en 2012-2013 : "J'ai une boule ventre, au plexus solaire. Je me vide d'un torrent de larmes. J'ai l'impression que cette situation ne finira jamais. Mes angoisses me font souffrir terriblement, elles m'enferment, me torturent et me tuent à petit feu. J'ai mal. Tellement mal. J'ai l'impression d'agoniser. "
 
Ou encore : "J'en ai tellement marre. J'aimerais tellement être bien, sans ça ou moins souvent. J'aimerais tellement ne plus me poser autant de questions. J'ai l'impression que c'est un combat, un combat de tous les jours. C'est tellement désagréable l'angoisse, c'est une souffrance, une réelle souffrance. Je suis lassée. J'en ai ras le bol."

Ou : "Toute cette semaine, j'ai beaucoup focalisé sur mes sensations corporelles, comme si j'attendais que la crise d'angoisse arrive, comme si elle devait arriver inévitablement. Quand je suis comme ça mes pensées tournent en boucle, je suis oppressée et j'ai l'impression que je ne m'en sortirais jamais! Je vois tout en noir, absolument tout. Vivement que ça passe. Ras le bol!"

Ou : "Je me sens mal, je culpabilise. Je n'arrête pas de pleurer. Je me sens idiote et anormale d'avoir ces peurs car jusqu'à présent je ne les avais pas. J'ai honte.  J'en ai marre, tellement marre, j'aimerais ne plus avoir peur, cette peur qui me ronge et m'épuise. J'éprouve une grande souffrance et je me sens incapable de faire face aux situations à venir...J'aimerais être comme tout le monde, sans stress, sans angoisse. Je regarde les autres et je me sens encore plus anormale. "

Par ailleurs, certains d'entre vous ont souhaité que je vous fasse partager mes vieux tableaux d'auto-observation qui datent de 2012-2013..... Alors, en voici quelques extraits : 


Contexte qui déclenche
Pensées obsessionnelles
Conséquences à court terme et à long terme

Comportement
Anxiété de 0 à 10
Sensations
Pensées alternatives
Cours particulier 
Je me sens bizarre
 Long terme = chiant
Court terme = aucune si ce n'est que ça me dérange 
 Je continue comme si de rien n'était
 2/10

Aucune
 Bien sur que tu vas y arriver
A la maison avec ma fille
 Phobie d'impulsion, peur de faire du mal à ma fille...mais non tu es bête tu sais que ce n'est qu'une idée
 Long terme = incurable

Court terme = cela m'empêche de profiter du moment présent
 Je continue comme si de rien n'était
 4 /10

Oppression
Boule au ventre
 Pensées automatiques
involontaires
qui ne reflètent pas la réalité
 A la maison avec ma fille
 Pensées qui tournent en boucle. Ca ne va jamais finir, ça y est ça revient alors que je n'étais plus angoissée, ça ne va jamais finir...
 Long terme = incurable

Court terme = cela m'empêche de profiter du moment présent 
 Je me focalise sur ce que je ressens
 4/10

Boule au ventre
Oppression
 C'est rien ça va passer, il faut accepter.
 Aux courses seule
 Vais-je ressentir de l'angoisse? Ca va venir car ça me rappelle une fois où j'ai été angoissée... Faut pas que j'y pense, faut pas que j'y pense
 Long terme = chiant 

Court terme = impression pénible de ne pas pouvoir faire des choses normales sans me poser de questions
 Je continue mais j'aurais tendance à être hypervigilante avec mes sensations physiques
 1/10
 C'est débile, pourquoi ça reviendrait alors que je me sens bien et qu'il n'y a rien.
 Au tel avec ma belle-mère
 Peur de ne pas réussir à parler, peur d'oublier mes mots, peur qu"il y ait de gros blancs car une fois au tel j'ai ressenti de l'angoisse. 
 LT = chiant

court terme = c'est débile et pénible
 Je continue à parler mais je ressens de l'appréhension. 
 1/10 
 C'est débile, au pire si je ne trouve pas mes mots il n'y a aucune conséquence
grave.
 Un matin seule avec la petite
 Pourquoi j'ai une boule au ventre? Ce n'est pas normal. Est ce que je suis heureuse? est ce que j'aime ma fille? Si j'étais heureuse et si je l'aimais je n'éprouverais pas ça. Je ne suis pas normale. a ne devrait pas arriver. Je vais finir dépressive à prendre des cachets. Du coup grosse phobie d'impulsion image violente et angoissante. 
 Long terme = ça m'angoisse 

Court terme = pas bien
 Je fais comme si de rien n'était et je tente de ne pas me focaliser dessus. 
 Boule au ventre. 
Stress
Grande tension intérieure
agacement
6/10
 Ce sont des pensées à la con, des phobies d'impulsion. J'aime ma fille, ce 'est pas la réalité, juste de fausses pensées. 
 A la maison avec mon conjoint et ma fille
 J'ai l'impression que lorsqu'ils me regardent , je suis comme une schizophrène au regard vide qui interpréterait ces regards comme une menace. Peur de la folie. 
 Long terme = chiant

court terme = ça me dérange 
 Je continue comme si de rien n'était. 
 Une mini oppression. 

4/10
 Ce sont des pensées débiles qui n'ont aucun sens. 

dimanche 25 novembre 2018

LES REPONSES A VOS QUESTIONS

Si vous avez d'autres questions, n'hésitez pas à les poser en commentaires ou par mail. C'est anonyme. 

"Comment avez-vous fait pour guérir et accepter vos pensées?"
Et bien, je suis allée consulter. Franchir ce pas a été une épreuve pour moi, car j'avais peur qu'on me prenne pour une folle, qu'on me diagnostique bipolaire, ou schizophrène, ou dépressive.... J'ai mis un mois à me décider... après une grosse attaque de panique. On ne peut pas vivre angoissé, c'est juste invivable et horrible. 
Beaucoup d'entre vous attendent plusieurs mois, voire plusieurs années avant de consulter mais vous ne faites qu'ancrer un peu plus vos phobies et vos angoisses. Vous vous rassurez comme vous pouvez sur internet, et vous attendez que ça passe en essayant désespérément de vous dépatouiller tout(e) seul(e).
C'est peut-être étrange ce que je vais dire, mais je pense que d'une certaine manière, à un moment donné, on se complaît dans nos angoisses et nos pensées. On ne se définit plus que par ça.
Je l'ai fait moi aussi, je tournais en boucle. Je n'étais qu'angoisse, je vivais angoisse et je pensais angoisse.
Mais il faut se prendre en main, car en ne faisant rien ou en restant seul(e), vous ne faites qu'aggraver votre cas.
Alors aujourd'hui il faut choisir : guérir et se confronter à tout ça ou sombrer un peu plus.
Pour changer votre vie, d
ans l'ordre d'importance, je dirais qu'il faut : 
- être suivi(e) par un super psy qui fait de la TCC;
- accepter votre tempérament anxieux, accepter vos sensations, vos pensées (la question du "comment accepter ses pensées?" je me la suis posée mille fois. Je dirais en s'exposant, en se disant qu'en se prenant la tête dessus ça va être pire et qu'il vaut mieux lâcher prise et se dire que ce sont vos petites pensées involontaires qui reviennent vous embêter mais que ce n'est pas grave et surtout transitoire)
- s'exposer tous les jours à ce qui vous fait peur et se féliciter de ses progrès, s’entraîner, se dépasser. Chaque petite victoire est un pas de plus vers la guérison. 
- Ne pas chercher à se rassurer sans arrêt et accepter le doute (pas d'internet ni de forums hyper anxiogènes) car cela ne fait que renforcer vos pensées. 
- Apprendre à respirer, et ce tous les jours. Pas dans un but précis, juste comme ça.
- En parler à ses proches pour se sentir moins seul(e), moins coupable et moins honteux(se). 
- Lire et se renseigner sur cette phobie, ou sur les tocs en général. 
- Faire du sport!!!!!!!!! 
- Se faire plaisir. 
- S'aimer soi-même et être épanoui(e). 
- Ne pas culpabiliser : ce n'est pas votre faute!!! C'est votre cerveau qui produit des pensées à la noix sans votre consentement. 

"J'ai attaqué une TCC il y a deux mois. Combien de temps faut-il pour en voir les bénéfices?"
C'est une question que beaucoup d'entre vous se posent et que je me suis moi-même posée à maintes reprises. La psy m'avait dit : plus on attend pour consulter, plus on mettra de temps à guérir, ce qui semble assez logique quand on y réflechit. Elle m'avait cité l'exemple d'une patiente qui avait des attaques de panique depuis 10ans (sans consulter) et qui avait du mal à s'exposer et à changer ses fausses croyances... 
En effet, plus on attend, plus le cerveau s'embourbe dans des croyances erronées, et plus il est difficile de modifier ces pensées là... C'est comme si vous preniez un mauvais chemin et qu'il faille le rebrousser d'un coup.... Plus vous avez parcouru de kilomètres, plus vous mettrez de temps à revenir au point de départ.
Heureusement, le cerveau est très perméable, on peut donc modifier nos pensées et nos schémas de pensées, c'est une bonne nouvelle. 
Malheureusement parfois, il se greffe d'autres phobies ou un trouble panique... et là ça sera un peu plus long...ce qui a été mon cas.
Pour ma part, les phobies d'impulsion sont parties vite (2mois je dirais) mais elles sont revenues de temps à autre (après mes accouchements notamment) mais je n'en avais plus peur donc elles sont parties aussi vite qu'elles étaient arrivées. 
J'ai mis plus de temps avec les attaques de panique et les ruminations anxieuses. 

"Comment se déroulent les séances chez le psy? A quelle fréquence y alliez-vous?"
La première séance avait duré une heure car il fallait présenté mon parcours, mes angoisses, mes peurs... dégrossir un peu tout ça.
Les séances suivantes duraient une demi heure. Durant un an, ou au moins six mois (je ne me rappelle plus exactement), j'y allais deux fois par semaine. Cela me rassurait énormément. Après j'ai espacé petit à petit, passant de une fois par semaine, à une fois tous les quinze jours et puis une fois par mois. Parfois, je n'y allais plus pendant plusieurs mois et puis je revenais pour être rassurée. 

Cela fera un an que je n'ai pas consulté. Je suis très contente! Parfois elle m'envoie un petit texto pour prendre des nouvelles ou je lui écris un petit mail pour lui en donner. 
Lors d'une TCC, le psy échange avec vous, vous pose des questions, réagit à vos réponses, il vous fait faire des exercices, ou de la relaxation.
En dehors du cabinet, vous avez des exercices à faire, des documents ou des livres à lire. Ces exercices feront l'objet d'échanges avec le psy comme par exemple le fameux tableau d'auto-observation.
"Ma phobie a pris de la distance. As-tu eu déjà peur de rechuter? "
Les rechutes c'est ce que je craignais le plus. Je les redoutais, je comptais les semaines où j'étais tranquille (sans être angoissée et sans ruminer), et j'attendais presque que mes ruminations reviennent. J'ai fonctionné très longtemps comme cela, je crois que c'est la pire erreur que j'ai pu faire. 
En effet, je ne faisais que provoquer mes propres pensées et quand elles revenaient, je justifiais indirectement mes croyances ("J'en étais sure, j'étais sure qu'elles allaient revenir"). 
Pourquoi? Parce que j'avais peur, j'avais peur qu'elles reviennent, peur de plus être normale, peur de ne plus pouvoir vivre normalement, peur que ma vie se résume éternellement à ça.
J'avais d'ailleurs demandé à la psy : "Quand est-ce que cela finira ? Elle m'avait répondu : quand vous n'aurez plus peur." Elle avait raison.
Il ne faut plus avoir peur des rechutes. Il faut les accepter. 
Il faut accepter d'être comme ça, quelqu'un de plus anxieux que la moyenne. 
Il faut se dire que ça ne va pas durer, et en effet, cela ne dure jamais bien longtemps. 
Il faut se faire confiance.  

"Vos rechutes ont-elles été fréquentes? Nombreuses? "
Les rechutes sont souvent fréquentes et nombreuses. Pour ma part, elles l'ont été. J'ai plutôt bien géré les phobies d'impulsion, notamment après mes grossesses, enfin surtout après la seconde grossesse, pour la première cela a été plus compliquée car j'étais très angoissée pour tout et surtout rien.
Pour mon trouble panique cela a été plus long et plus pénible, je crois que j'en suis venue à bout véritablement il y a deux ans .... et cela avait commencé en 2012.
 J'avais beaucoup de ruminations anxieuses, le moindre changement corporel pouvait déclencher un crise de ruminations 
et à terme de l'angoisse(j'étais hypervigilante à tout changement corporel), et surtout j'étais dans l'anticipation anxieuse de manière constante pour tout et rien. Cela a été une belle galère, mais je pense que les 5 années que j'ai passées sans faire de nuit complète y sont pour quelque chose (mes filles ont fait leurs nuits à 2 ans et demi).

"As-tu pris des médicaments pour guérir?"C'est une question assez récurrente. 
Non, je n'ai jamais rien pris.
Ni anxiolytique (hormis du stresam, mais c'est du pipi de chat à côté de tous les benzo comme le Xanax), ni antidépresseur. 
Après je suis tombée sur une psychiatre qui allait dans mon sens et qui n'était pas pro médicaments. Elle m'avait toujours dit que si elle jugeait la situation appropriée nous aurions fait ce qui aurait été nécessaire. Je lui ai fait confiance et j'ai bien fait. Elle a respecté mon choix. Je me suis davantage tournée vers les médecines douces : kinésiologue, acupuncture, plantes... 

"Je cherche d'où mes phobies viennent, mais je n'arrive pas à trouver une explication". 
Je pense, sous les conseils et avis de la psy, qu'il ne faut pas essayer de justifier et de comprendre à tout prix d'où viennent ces phobies : elles sont là et c'est tout. Arrêtez de vouloir tout expliquer, de vouloir tout comprendre. De toutes façons, ce n'est pas en comprenant d'où elles viennent que cela va changer grand chose. Certains d'entre vous sont persuadés qu'en cherchant dans leur passé ils vont s'en débarrasser. Pourquoi pas, mais je pense que ce n'est pas ça qui vous fera guérir. 

"Quand je regarde les faits divers et les informations à la télé, cela me renvoie à mes phobies d'impulsion. Doit-on les éviter?"
La réponse est non. Il faut regarder les informations, les films d'horreur et les policiers avec de la distance. Moi aussi, j'avais ce genre de pensées à la noix et j'éviter de regarder des trucs dans ce genre. Plus vous vous exposerez à ce qui vous fait peur ou ce qui déclenche vos pensées, mieux vous irez et plus cela deviendra banal pour vous. Jamais au grand jamais vous ne feriez de pareilles choses, les psychopathes ne se posent même pas la question (c'est la psy qui me l'a dit hein). 

"Je doute toujours de moi et de mes pensées. Est-ce normal?" 
Le doute fait partie intégrante de la maladie des gens qui ont des tocs, il en est le coeur, la raison de vivre et d'exister. Sans doute, plus de toc, plus de crainte, plus de peur. 
Il ne faut pas douter de soi dans la phobie d'impulsion, sinon vous allez vous faire flipper tout(e) seul(e) alors qu'il n'y a aucun fondement à vos croyances. Vous n'allez rien faire, rien commettre de grave, vous êtes normal(e), vous avez juste des putains de phobies qui vous gâchent la vie. Alors oui elles sont terriblement bizarres, et parfois terrifiantes, mais il ne faut pas y prêter attention. Elles ne sont pas la vérité, elles ne sont pas votre pensée, elles ne reflètent pas de désirs inconscients. Arrêtez avec toutes ces conneries. (Désolée je suis un peu vulgaire pour le coup). 

"Comment avez-vous su que vos pensées étaient fausses?"
Et bien, c'est là tout le travail de la thérapie comportemental et cognitive (TCC). Il s'agit de faire des exercices d'exposition à l'aide d'un tableau d'auto-observation et de faire de la remédiation cognitive, en gros changer vos croyances erronées. C'est grâce à la psy, à un investissement personnel intense, à des lectures variées et à l'aide de mon conjoint que j'ai réussi à m'en sortir. 

"Est-ce que vous êtes passée par la phase je cherche des informations à tout prix sur internet?"
Oui, malheureusement. Mais sur internet, on ne trouve souvent que du négatif, que ce soit des témoignages ou de fausses croyances, voire carrément des légendes urbaines qui vont vous faire flipper encore plus car vous allez vous dire "punaise et si ça m'arrivait à moi?". 
Avec la psy, nous nous étions rendu compte que je passais un temps fou à rechercher des infos sur tout et rien sur internet et qu'au final il s'agissait d'un rituel de réassurance et donc d'une certaine manière, c'était une compulsion.
Je cherchais à me rassurer désespérément mais je ne faisais au final que renforcer mes peurs. Alors du jour au lendemain j'ai tout arrêté et je m'en suis mieux portée. Il faut absolument éviter les forums, internet et les sites foireux.
En allant sur internet, vous souhaitez apaiser vos doutes, le fameux doute des gens qui ont des tocs "et si?"mais vous ne faites qu'accorder à vos pensées un temps inutile. Ne donnez pas à vos peurs plus de temps qu'elles ne le méritent (c'est à dire aucun). 

"T'es tu déjà sentie mal même sans raison, ou sans pensées?" 
Non je ne pense pas m'être sentie mal sans raison... Après angoissée sans raison je dirais que oui, mais au final, si on cherche bien il y a toujours une raison (stress, fatigue, élément déclencheur divers...). 

"Je ressens toujours une gêne ou une appréhension lorsque je suis à proximité d'objets pointus...Quand est-ce que cette gêne disparaît? "
Rhoooo, alors cette question là aussi je me la suis posée très souvent.
Je ressentais très souvent une gêne, une sensation bizarre quand il y avait un objet pointu en ma présence ou quand j'étais avec mon conjoint ou mes enfants. Cela pouvait être en présence d'un couteau, d'un ciseau, d'un stylo... ou même d'une poche en plastique. Je ne pouvais pas dormir avec un ciseau ou un stylo dans ma chambre.
Le vide me provoquait également une sensation d'inconfort et de gêne (quand j'étais sur un balcon par exemple), il y avait aussi lorsque je faisais le shampoing de mes enfants ou que je leur coupais les ongles.
Pour remédier à cela, la psy m'avait conseillé de m'entourer de couteaux durant la préparation des repas, de me promener avec un ciseau dans mon sac, de ne jamais éviter une situation qui m'était pénible ou qui pouvait potentiellement générer de l'angoisse.
Je l'ai écouté, et c'est ce que j'ai fait.
Aujourd'hui les couteaux sont redevenus ce qu'ils étaient : de simples objets du quotidien, tout comme le reste.
La présence des objets cités précédemment ne me provoque plus rien. Je n'y pense même plus, et je ne pense pas non plus que j'aurais du y penser (vous comprendrez ce que je veux dire). 

"Avez-vous une technique pour accepter vos pensées?"
OUF... C'est une question que je me suis longtemps posée... Il faut déjà s'accepter soi-même, accepter son anxiété, accepter d'avoir des hauts et des bas et que tout ne soit pas parfait et contrôlable.
Dès lors que vous prenez en compte l'incertitude et le fait que tout ne puisse pas se contrôler, je dirais que vous êtes sur le bon chemin. Il faut ensuite distiller du positif dans ses pensées et dans son quotidien,  changer sa manière d'être, de penser et de faire, s'accepter soi-même. Il faut faire du sport, s'occuper, se faire plaisir, être à ce que l'on fait et faire une chose après l'autre. Il faut prendre le temps de vivre. 


"J'ai peur que la maternité me déclenche de nouvelles angoisses. Qu'en est-il pour toi? "
Je répondrai que chaque histoire est différente et que ce qui vaut pour moi n'est pas valable pour quelqu'un d'autre. Notre vécu, notre histoire, nos peurs, font que nous vivrons cela différemment.
Ce que je sais c'est qu'il ne faut pas s'angoisser avant l'heure et de voir au moment venu. Et qu'avec ses enfants il faut faire ce que l'on peut mais du mieux que l'on peut.
Pour ma part, j'ai bien vécu mes deux grossesses, malgré mon hospitalisation d'un mois pour les jumelles à cause d'une menace d’accouchement prématuré.
Pour ma première fille le post partum a été quant à lui très angoissant.... Je me devais d'être parfaite, je voulais tout contrôler... On ne dormait pas, et c'était mon année de titularisation/stagiaire après le capes (la BIG Année quoi). C'était l'enfer. J'étais hyper stressée, crevée et angoissée. Je bossais comme une malade le soir et les weekends.
Je pense que j'ai vécu une année avec une boule au ventre en permanence, c'était l'horreur.
Et, paradoxalement, lorsque les jumelles sont arrivées j'étais hyper épanouie et sereine, apaisée, tranquille, alors que c'était dix fois plus hard!
On a dormi 4 ou 5 heures par nuit pendant 2 ans avec au minimum 3 réveils par nuit en permanence.
Aujourd'hui on dort. Bordel que ça fait du bien!
On a une vie de dingue avec une intendance de fou, mais on se régale avec ces trois petites tornades.
En conclusion, ne vous empêchez de vivre ou de ne pas faire des choses à cause de vos peurs ou de vos angoisses.
La venue d'un enfant est bouleversante car elle remet en cause un certain équilibre à deux, mais elle est source de joie. Il faudra prendre ses marques, faire des erreurs, se confronter à des choses nouvelles. Vous ne pourrez pas éviter la fatigue et le stress mais vous pourrez y faire face car vous y serez préparé(e). Faites vous confiance et n'écoutez pas les autres. Vous y arriverez ! 

"J'ai souvent des douleurs aux cervicales qui accentuent mes phobies, avez-vous déjà connu cela?"
Etant migraineuse depuis que je suis adolescente, les douleurs aux cervicales je les connais plutôt bien, elles font partie du package "migraine" mais elles ne génèrent pas d'inquiétudes particulières chez moi tant elles sont devenues banales. 
Néanmoins, je me suis aperçue, avec le recul, que ces douleurs appelées aussi névralgie d'Arnold, apparaissent généralement en période de tension extrême : fatigue et stress en sont les déclencheurs. Pour moi, il s'agit d'un signal d'alarme : mon corps me lance un message qu'il faut que j'écoute. Il faut alors lever le pied et se reposer, prendre du temps pour soi. 
Ces douleurs aux cervicales déclenchent généralement des céphalées de tension.... Et la boucle est bouclée. 
Elles sont la conséquence de quelque chose, pas la cause de quelque chose. A vous de savoir vous écouter au bon moment et de réagir vite. 

"J'ai des difficultés à m'endormir, la méditation permet-elle de de faciliter l'endormissement? "
La méditation peut vous aider à vous détendre, mais je pense plutôt qu'il faut privilégier la relaxation le soir que la méditation. Une séance de relaxation de Schultz est parfaitement appropriée dans ce cas là. La médiation est plutôt réservée aux différents moments de la journée, car pour être efficace elle doit être pleinement vécue, et lorsqu'on médite le soir on peut tomber dans un demi-sommeil. 
C'est un peu contradictoire comme réponse... Une chose est sûre, il ne faut pas méditer pour le fait de le faire, pour éviter quelque chose ou pour soigner quelque chose. Il faut le faire par plaisir, sans que cela soit une contrainte.